Désormais au fait de l’impact des droits de douane américains et voyant le dynamisme des activités de propulsion, Safran relève de nouveau ses objectifs annuels, après l’avoir déjà fait au deuxième trimestre. Le groupe s’attend désormais à une croissance de son chiffre d’affaires annuel comprise entre 11 % et 13 % (contre une hausse de 10 % à 12 % précédemment) et à un résultat opérationnel courant de 5,1 à 5,2 milliards d’euros (contre 5 à 5,1 milliards d’euros précédemment), le tout à périmètre constant, donc sans prendre en compte l’absorption des activités d’actionnement et de commandes de vol de Collins Aerospace.
Cette révision des prévisions se base notamment sur l’accélération des livraisons de moteurs. Le groupe indique qu’il a livré 511 moteurs LEAP au cours du troisième trimestre, une hausse de 40 % par rapport au troisième trimestre 2024, mais aussi un fort rattrapage par rapport au premier semestre de cette année. Ainsi, Safran s’attend à une augmentation supérieure à 20 % des livraisons de LEAP cette année, alors qu’il s’attendait à ce que cette hausse « se cantonne » à 15 % à 20 %.
Les activités de services ont elles aussi des perspectives encore meilleures que prévu et devraient voir leur chiffre d’affaires augmenter de 21 % à 26 %, contre de 15 % à 19 % selon les prévisions précédentes. Le dynamisme est particulièrement important dans le secteur des moteurs civils (CFM56 et moteurs de forte puissance), mais se maintient aussi dans les deux autres activités Défense et Aircraft Interiors.
« Le troisième trimestre a permis de confirmer le dynamisme des activités d’après-vente pour moteurs civils et s’est distingué par la livraison d’un nombre record de moteurs LEAP. Au cours des neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires de Safran a augmenté de 15 %, témoignant d’une croissance organique soutenue, notamment dans l’ensemble des activités de services du Groupe. […] Portés par cette solide performance et tout en intégrant l’impact estimé des droits de douane, nous relevons l’ensemble de nos perspectives annuelles », a résumé Olivier Andriès, le directeur général de Safran.
En ce qui concerne les droits de douane, Safran estime que l’impact sur son résultat opérationnel courant sera négatif de 100 à 150 millions d’euros sur l’année. Les accords conclus entre l’UE et les Etats-Unis, ainsi que l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA), « ont significativement réduit les montants en jeu ». Un impact demeure, lié aux flux entre la Chine et les Etats-Unis mais aussi aux produits non éligibles en vertu des accords bilatéraux. C’est pourquoi Safran reste prudent malgré tout et maintient la mise en œuvre de mesures d’atténuation.