L’actualité de la semaine dernière a été marquée par deux faits de circonstance sans véritable lien entre eux, mais qui pourtant ne sont pas complètement dissociés.
D’un côté, nous avons la France qui gagne, avec Dassault Aviation qui est en passe de franchir la barre des 500 avions de combat Rafale vendus, avec des appareils qui seront produits jusqu’à horizon 2032-2033. L’avionneur français doit maintenant s’atteler à monter en cadence comme jamais, un véritable défi quand on connaît la situation que traverse encore tout le tissu industriel aéronautique.
D’un autre côté, nous avons la France qui perd, avec une baisse « historique » du niveau des élèves en mathématiques au début du lycée selon le dernier rapport Pisa. L’effondrement du niveau toucherait malheureusement aussi les classes préparatoires scientifiques et les grandes écoles d’ingénieurs depuis plus de 10 ans.
Le pire est donc à craindre pour ce qui est des futurs générations d’ingénieurs en France. Des patrons de grandes entreprises comme Patrice Caine (Thales) ou Olivier Andriès (Safran) tirent d’ailleurs le signal d’alarme depuis déjà un certain temps.
Car sans ingénieur et sans chercheur en nombre suffisant, difficile d’imaginer une industrie aéronautique performante dans les prochaines décennies. Ce n’est même pas qu’une question d’innovation et de compétitivité. Cela pourrait avoir de graves conséquences sur la souveraineté de notre pays (et pas seulement économique).
Un programme industriel comme celui du Rafale a mobilisé des dizaines de milliers d’ingénieurs depuis plus de trois décennies, tant chez Dassault que chez de nombreux fournisseurs (moteurs, équipements, armements…), au sein de l’armée française (DGA, Armée de l’Air, Marine nationale…), mais aussi des chercheurs à l’ONERA, au CEA… Et il a aussi fallu inventer les logiciels de conception assistée par ordinateur comme le célèbre CATIA de Dassault Systèmes, aujourd’hui utilisé par tous les grands avionneurs mondiaux.
Il n’est finalement pas bien difficile d’imaginer ce que pourrait devenir l’industrie aéronautique française dans plusieurs décennies si la tendance n’est pas rapidement inversée. C’est presque un simple calcul…

