La visite officielle en France du président chinois Xi Jinping au début du mois ne s’est pas concrétisée par une commande d’Airbus, même si des discussions avaient été rapportées concernant des besoins potentiellement importants auprès de l’avionneur européen les jours précédents.
De même, la visite du chancelier allemand Olaf Scholz à Pékin quelques semaines plus tôt n’avait pas vraiment été couronnée de succès non plus sur le plan économique, comme-ci quelque chose de nouveau planait désormais dans les relations commerciales entre l’Europe et l’Empire du Milieu.
La holding China Aviation Supplies Company (CASC) n’a pas fait d’emplette depuis 2022 et les derniers avions commerciaux commandés par les compagnies chinoises auprès d’Airbus seront livrés en 2027.
Pour tenter de se rassurer, Boeing n’est pas dans une situation plus enviable non plus, ayant vendu moins d’une quarantaine d’avions commerciaux ces six dernières années aux compagnies aériennes chinoises, en incluant Hong Kong et le segment des avions tout cargo. Il faut dire que les relations sino-américaines sont particulièrement tendues depuis quelques années, tant sous l’administration Trump que sous l’administration Biden, avec une nette tendance à l’aggravation.
Évidemment, les récentes tensions entre la Chine et l’Union européenne sur fond de rapide dégradation des équilibres commerciaux entre les deux puissances ne sont pas pour faire les affaires d’Airbus, même si la vente de nouveaux avions commerciaux aux opérateurs chinois constituait en soi une (toute petite) partie de la solution.
On entend pourtant des signes positifs depuis des mois, en particulier pour les gros-porteurs, avec ce projet de certification de l’A330neo l’année prochaine (sans doute pour Hainan Airlines), et alors que l’A330ceo représente aujourd’hui plus de la moitié des gros-porteurs en service en Chine.
Mais on a surtout pu constater ces trois récentes commandes émanant des principales compagnies chinoises (China Eastern, Air China et China Southern) pour 100 monocouloirs C919 de COMAC chacune, avec des livraisons s’étalant jusqu’en 2031. Tous ces appareils manqueront d’une certaine façon aux carnets de commandes d’Airbus et Boeing.
Et ça c’est aussi quelque chose de vraiment nouveau.