Mais quelle bonne idée vient de nous pondre cette « Convention Citoyenne pour le Climat » de 150 personnes pour venir achever un transport aérien déjà moribond. Cette nouvelle écocontribution « renforcée », viendrait punir l’ensemble des passagers des vols touchant la France, avec pour but de tout simplement les dissuader de prendre l’avion. Pire, cette mesure pourrait finalement provoquer à elle seule la suppression de plus d’une centaine de milliers d’emplois supplémentaires en France en échange d’un bénéfice infinitésimal sur le plan des émissions carbone, une véritable folie.
C’est un fait, le militantisme écologique a clairement pris la place du militantisme politique depuis quelques années dans l’Hexagone, avec toujours cet objectif à peine voilé de vouloir remettre en cause le capitalisme, pourtant jusqu’à présent « le moins pire » de tous les systèmes économiques et politiques. Cela aurait pu prêter à sourire si les enjeux n’avaient pas été aussi sérieux, alors que la situation du secteur ne montre clairement aujourd’hui aucun espoir durable de reprise, ce qui ne manquera pas de se traduire, malheureusement, par de nouvelles mesures de réduction de coût encore plus difficiles.
Évidemment, ce projet d’écocontribution renforcée n’a pour l’instant que peu de chance de passer en l’état, même si l’année 2021 sera aussi marquée par l’accélération de la course présidentielle, inévitablement accompagnée de toutes ses promesses de campagne.
Mais cette nouvelle menace qui plane sur l’avenir de l’aviation française ne vient pas seulement des militants écologistes. Les décideurs des principaux acteurs du secteur ; compagnies aériennes, industriels, aéroports, ont aussi pour beaucoup leur part de responsabilité en étant inaudibles, voire aux abonnés absents depuis des mois sur le fond de ces sujets. L’acceptation des industriels, certes à demi-mot, de l’avion décarboné du gouvernement pour 2035, en est le parfait exemple.
S’il est assurément source de plaisanteries chez les ingénieurs et les spécialistes au regard des moyens et de l’état actuel de la recherche, « l’avion à hydrogène » qui a été vendu au grand public va à coup sûr le décevoir, risquant au passage de rendre invisible nombre d’innovations concrètes et réellement applicables au transport aérien de ces trente prochaines années pour réduire son empreinte carbone.
C’est peut-être là une erreur de communication magistrale, et dont la facture sera longuement payée par le secteur aéronautique en France face aux pressions croissantes des environnementalistes. Car à la différence des politiques, les promesses des décideurs du secteur n’engagent pas seulement ceux qui les écoutent.

