Cinq ans après l’impact violent de la pandémie sur le transport aérien mondial, avec ses conséquences pour l’industrie qui se font encore ressentir aujourd’hui, puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, nombreux peuvent à raison se demander quelle pourra être la nouvelle calamité qui viendra encore chambouler un secteur qui n’en demandait pas tant.
La récente arrivée de l’administration Trump vient désormais fortement menacer les relations transatlantiques, voire la sécurité même du Vieux Continent.
Il faut dire que les incertitudes demeurent évidemment nombreuses quelques heures avant l’explosion promise des nouveaux droits de douane par le président américain, avec à la clé de probables mesures de représailles du même ordre de grandeur. Le secteur aéronautique, très imbriqué entre les deux rives de l’océan Atlantique (en particulier sur le civil) ne devait logiquement pas être le plus impacté directement. Mais cette nouvelle guerre commerciale, si elle devait être amenée à durer, affaiblira de façon certaine les deux plus grandes économies mondiales, avec toutes les conséquences que cela engendrera sur les compagnies aériennes concernées, puis sur leurs partenaires industriels.
L’IATA voyait encore il y a quelques mois un certain renforcement de la profitabilité du secteur, mais avec le risque de voir se dégrader l’apport des voyages d’affaires et celui du fret. Mais l’affaiblissement des économies ou la hausse des taux d’intérêt pourrait avoir un impact bien plus fort sur le remplissage des avions en Europe et en Amérique du Nord, ce qui conduira à de fortes politiques de réduction des coûts. Pour l’instant, les avions sont pleins et à des tarifs que l’on n’aurait jamais imaginés il y a encore cinq ans. Mais jusqu’à quand ?
Mais le secteur ne dépend heureusement plus seulement de l’Europe et de l’Amérique du Nord, avec de formidables opportunités dans toute l’Asie et aux Moyen-Orient, comme le démontrent encore les récents contrats signés par les avionneurs. Et il y en aura beaucoup d’autres. Le prochain salon Aircraft Interiors qui se tiendra à Hambourg dans quelques jours sera peut-être l’occasion des premières estimations sur les conséquences de ce nouveau désordre mondial, tout du moins aux niveaux des équipementiers spécialisés. Viendra ensuite le salon du Bourget en juin, un événement qui promet déjà d’être quelque peu différent des précédentes éditions, ne serait-ce qu’au niveau de la participation des acteurs américains. À suivre…