Les discussions entamées par Boeing et Embraer en vue d’un rapprochement sont des plus logiques, tant elles viennent directement contrecarrer le partenariat stratégique annoncé deux mois plus tôt par Airbus et Bombardier sur la famille CSeries.
Ces négociations s’annoncent cependant aussi des plus complexes, un peu d’ailleurs à l’image de la façon dont elles ont été révélées, le Wall Street Journal ayant réellement bousculé les autorités brésiliennes qui n’étaient, semble-t-il, pas vraiment dans la confidence.
Si le rachat d’Embraer par Boeing est pour l’instant écarté d’office par le gouvernement brésilien, différentes pistes amenant à la création de joint-ventures ou à des partenariats ciblés ne manquent pas, aussi bien sur les secteurs civil que militaire. Sur le papier, la famille E-Jet E2 vient idéalement compléter la gamme des monocouloirs de Boeing et le KC-390 pourrait se révéler être le candidat idéal pour succéder aux Super Hercules de Lockheed-Martin.
Reste que les fiançailles annoncées pourraient aussi être accompagnées d’une rupture, cette fois avec le japonais Mitsubishi, pourtant partenaire historique de Boeing sur nombre de ses avions commerciaux. Pas sûr en effet que le volet support du MRJ connaisse une suite favorable, l’avion régional nippon se positionnant comme le seul réel concurrent de l’E175-E2 d’Embraer.
Car rappelons-le, Boeing s’est engagé, entre autres, à participer au support matériel et au support technique du MRJ via son immense réseau mondial. Cela a même sûrement facilité l’attribution des différents contrats émanant de compagnies régionales américaines …des contrats qu’Embraer voudrait très certainement bien voir disparaître aujourd’hui.

