La reprise est très forte et il ne faudra désormais plus se référer à la période d’avant la pandémie. Alors que se tiennent à Dubaï les salons MRO Middle East et Aircraft Interiors Middle East (AIME), la région du Moyen-Orient tire désormais la croissance, avec de très importantes opportunités dans le domaine des services et des équipements cabine. Mais pouvait-il en être autrement ?
Comme l’a d’ailleurs récemment rappelé Paul Griffiths, le PDG du gestionnaire Dubai Airports, Dubaï, mais aussi plus généralement tous les principaux aéroports des pays du GCC, se trouvent à moins de 4 heures de vol d’un tiers de la population mondiale, et à moins de huit heures de vol des deux tiers des quelque 8 milliards d’habitants sur Terre. Et des signaux forts sont bien en train de confirmer la tendance depuis quelques mois.
L’aéroport international de Dubaï (DXB), hub d’Emirates et de sa filiale à bas coût flydubai, va très probablement battre son record absolu de trafic cette année, flirtant avec les 89 millions de passagers. La barre des 100 millions de passagers n’est désormais qu’une question d’une petite poignée d’années et les très ambitieux projets de développement de l’aéroport Al Maktoum (DWC) vont nécessairement très bientôt être remis sur les rails, avec un investissement évalué à 30 milliards d’euros pour établir ce qui sera la plus importante plateforme aéroportuaire au monde.
Toujours aux Émirats arabes unis, Etihad Airways s’est désormais engagé dans un vaste plan de croissance avec la perspective de multiplier pas plus que deux le nombre de ses passagers d’ici la fin de la décennie pour atteindre 33 millions de passagers, avec une flotte de plus de 160 appareils et plus de 125 destinations. La compagnie nationale des Émirats peut désormais d’ailleurs compter sur les nouvelles installations de l’aéroport international Zayed, un véritable tournant pour le transport aérien à Abou Dhabi.
À Doha, Qatar Airways vient quant à elle de réactiver l’intégralité de sa flotte d’Airbus A350 il y a quelques jours, avec la remise en service du dernier A350-900 qui était immobilisé depuis plus de deux ans suite à l’affaire de la dégradation prématurée de la peinture de certains de ses exemplaires. La compagnie qatarie n’a jamais disposé d’autant d’avions de ligne dans son histoire et une nouvelle phase de forte croissance est attendue d’ici la fin de la décennie.
Et il faudra aussi compter sur l’Arabie Saoudite (nouvelles ambitions de Saudia depuis Djeddah, nouvelle compagnie Riyadh Air basée dans la capitale du royaume à partir de 2025), mais aussi sur le développement des compagnies low-cost de la région (flynas, flyadeal, Jazeera Airways, SalamAir…), toutes affichant un niveau de trafic très largement supérieur à avant la pandémie.
Airbus a récemment évalué à plus de 200 000 les personnels hautement qualifiés supplémentaires (PNT, PNC, ingénieurs et mécaniciens de maintenance) qui devront être formés et employés au Moyen-Orient au cours des 20 prochaines années pour répondre à la croissance du trafic. C’est sans doute même finalement l’un des plus grands défis de la région…