On pourrait presque commencer à s’y habituer. Le Rafale de Dassault Aviation vient de remporter un nouveau succès à l’export avec cette commande en provenance d’Égypte pour 30 exemplaires supplémentaires. Ils viendront ainsi rejoindre les 24 chasseurs Rafale déjà livrés par l’avionneur français entre 2015 et 2019, signe évident des bonnes relations diplomatiques maintenues entre Paris et Le Caire, mais surtout preuve indéniable que le chasseur multirôle français répond pleinement aux besoins des forces armées égyptiennes.
Au total, ce sont désormais 144 Rafale qui ont été vendus à l’export en seulement six ans, un nombre à comparer aux 180 exemplaires des commandes successives françaises pour l’AAE et la Marine. Et tout porte à croire que les choses ne vont sans doute pas s’arrêter là, avec de solides chances de succès dès cette année en Suisse (programme Air2030) et en Finlande (programme HX Fighter) pour chasser d’anciens Hornet de McDonnell-Douglas, voire même peut-être en Inde…
Ce qui est sûr, c’est que cette nouvelle commande égyptienne vient clairement soulager l’industrie aéronautique française à un moment où elle en a tant besoin, impactée de plein fouet par la crise liée à la pandémie pour ses activités liées à l’aviation commerciale. Selon le jeune média d’investigation Disclose, qui a révélé le nouveau contrat, ce sont ainsi 3,95 milliards d’euros qui viendront soutenir Dassault, Safran, Thales, MBDA, ainsi que leur chaîne de fournisseurs dans les toutes prochaines années, même si les dates de livraisons ne sont pas encore communiquées. La ministre des Armées, Florence Parly a cependant indiqué que ce contrat est « crucial pour notre souveraineté et le maintien de 7000 emplois industriels en France pendant 3 ans », ce qui pourrait se traduire par des livraisons relativement rapides et s’étalant avant la fin 2025.
Mais ce nouveau contrat vient aussi encore confirmer que le secret était encore une fois extrêmement bien gardé chez l’avionneur de Saint-Cloud, aucune information n’ayant filtré dans la presse avant les préparations de la signature du contrat à Paris. Il existait bien un projet d’acquisition d’une douzaine de Rafale supplémentaires par l’Égypte qui avait été mentionnée dès 2016, mais force est de constater que les journalistes spécialisés n’ont pas vu grand-chose et que les analystes du monde de la data n’ont strictement rien anticipé.
Et c’est un peu la même chose qui se produira jeudi prochain à très exactement 17h (heure de Paris) avec la révélation du nouveau Falcon de Dassault, un avion d’affaires qui aura réellement su garder tous ses secrets jusqu’à sa présentation officielle, alors que l’on sait que l’avionneur travaille activement sur ce programme depuis plus de cinq ans. C’est le protocole Dassault, et c’est finalement assez rassurant pour notre industrie.