Alors que l’A321neo est désormais certifié pour pouvoir emporter 3 réservoirs auxiliaires (ACT) en soute et en condition ETOPS 180, l’hypothétique programme NMA de Boeing peine encore à convaincre.
Sur le papier les choses avancent, avec une décision définitive sur la motorisation pouvant désormais intervenir au premier trimestre de l’année prochaine et un lancement formel mi-2019, ce qui pourrait coïncider avec la 53e édition du salon du Bourget. Le lobbying mené par l’État de Washington, via le « New Mid-Market Airplane Council » pour accueillir l’assemblage du programme est aussi au plus haut.
Mais d’un autre côté, le marché du NMA reste une grande inconnue, alors que Boeing ne cesse d’étudier le positionnement de ce type d’appareils depuis au moins trois ans. Si l’objectif de Boeing est de justifier le lancement de ce programme avec un marché potentiel de quelque 3500 à 4000 exemplaires, beaucoup d’analystes et de spécialistes du secteur évaluent plutôt le marché à un nombre d’appareils trois fois moins important. Pire, ces perspectives de marché pourraient être grandement impactées par une riposte d’Airbus (A321XLR), un programme qui serait mis sur le marché bien avant la fenêtre de 2025-2026 envisagée pour la mise en service du NMA.
Le NMA est d’ailleurs toujours aussi une source de doute quant à son positionnement, initialement successeur du 757, puis remplaçant possible du 767 (un rôle dévolu au 787 lors de son lancement), promettant un fuselage large avec un coût par sièges analogue à celui des monocouloirs, mais réduisant de fait ses capacités en soute de par sa section de fuselage (une demande importante en Asie).
Un exemple récent particulièrement frappant est le point de vue du directeur commercial de United Airlines, Andrew Nocella, qui confirme bien que la compagnie américaine ne cesse de collaborer avec Boeing pour la définition du programme, mais qui admet aussi être encore loin de comprendre à quoi ressemblera l’avion ni quand il pourra entrer en service. Ce n’est décidément pas pour rassurer…
