Les grands hélicoptéristes mondiaux retrouvent clairement de l’optimisme depuis quelques mois, et pas que pour leurs appareils d’entrée de gamme. Bien sûr, la demande pour de nouveaux hélicoptères militaires a enfin redémarré depuis l’année dernière, une tendance qui n’est pas prête de s’inverser avec l’augmentation constatée des budgets de défense aux quatre coins de la planète. La tendance est similaire pour les appareils dédiés à la police et à la sécurité publique de façon générale, avec un marché récurrent de remplacement des flottes. Mais le marché purement civil est désormais loin d’être en reste, avec des signes de reprises qui se confirment trimestre après trimestre.
Airbus Helicopters, le numéro un mondial des hélicoptères civils avec plus de la moitié de l’ensemble du marché, loin devant Leonardo, Bell et Sikorsky, vient d’enregistrer un troisième trimestre particulièrement prometteur avec une progression de 15% de son chiffre d’affaires et un rebond des ventes de 33% par rapport à la même période de 2021. D’une part le nombre d’heures de vol de la flotte installée ne cesse de progresser, générant toujours plus de recettes au niveau des services, mais les prises de commandes pour des hélicoptères neufs (tous marchés) continuent sur leur lancée, avec 83 nouvelles machines au carnet et un backlog en progression de 21% depuis le début de l’année (792 hélicoptères). L’hélicoptériste européen n’a certes pas encore retrouvé le niveau d’activité de ses meilleures années, mais il profite clairement de l’embellie des marchés civils et militaires.
Même le marché des hélicoptères tourné vers les opérateurs Oil & Gas, sinistré depuis maintenant 8 ans, reprend progressivement des couleurs avec la volonté de l’Europe de s’affranchir des importations de gaz et de pétrole russe à court et moyen termes, et alors que les compagnies du secteur affichent des bénéfices records. Les capacités excédentaires de la flotte actuelle vont nécessairement s’effacer et les grandes sociétés pétrolières et gazières auront aussi à coeur d’utiliser des hélicoptères de dernière génération dans une logique de réduction de leurs émissions pour rejoindre les plateformes offshore. La certification FAA du nouveau H160 d’Airbus Helicopters est d’ailleurs proche, ce qui devrait logiquement voir le successeur du Dauphin commencer à se déployer dans le Golfe du Mexique, une belle vitrine.
Alors que les annonces concernant les nombreux programmes d’aéronefs eVTOL se multiplient à travers le monde, s’accaparant toujours un peu plus le devant de la scène médiatique tout en affichant des calendriers pour le moins nébuleux, le monde des hélicoptéristes plus traditionnels a sans aucun doute encore de beaux jours devant lui.

