Le lancement de la marque Airspace by Airbus il y a une quinzaine de jours est un véritable pavé dans la marre lancé sur le marché des long-courriers. Bien entendu, les deux grands avionneurs mondiaux n’ont jamais cessé de se livrer une véritable bataille sur le front de la conquête de nouveaux clients, comparant les coûts opérationnels de leurs appareils ou leurs performances.
Les cabines ont d’ailleurs toujours été aussi un terrain d’affrontement entre Airbus et Boeing, que ce soit au niveau du diamètre du fuselage, de la taille des hublots, de la largeur possible des sièges en classe économique, de la taille des racks à bagages, des innovations en terme d’éclairage ou du niveau sonore à bord.
Mais cette fois, Airbus est allé beaucoup plus loin. Il s’agit tout simplement de la première pierre d’une stratégie de communication B2C d’un avionneur, c’est à dire tournée directement à l’intention des passagers.
Bien entendu, la marque Airspace by Airbus devrait rester relativement discrète afin de ne pas brouiller l’identité visuelle des compagnies aériennes, certains équipementiers et cabinets de design spécialisés dans les aménagements intérieurs indiquant déjà que les grands opérateurs ne permettront pas la multiplication des marques dans leurs appareils. D’autres pensent pour leur part qu’il ne s’agit en fait que d’un nouveau signal qui ne fait que confirmer la volonté croissante des avionneurs à se positionner sur leur marché.
Il n’empêche que ce désir de communiquer directement à l’intention des passagers, comme pourrait le faire une compagnie aérienne, est un message éminemment fort quant à la perception de ses produits vis-à-vis de la concurrence pour la prochaine décennie. Ayant été amené encore très récemment a voyager en classe économique sur un A350 puis sur un 777-300ER d’une grande compagnie du Golfe configuré à 10 sièges de front, il devient une évidence que l’on ne joue plus dans la même cour. Et tout porte aujourd’hui à croire que le 777X attendu à la fin de la décennie n’inversera pas cette tendance.
Il ne manque finalement plus qu’aux passagers à le reconnaître, et à budget comparable, à arbitrer.
