L’orage que traversait Eclipse Aviation a eu raison de lui. Le constructeur américain de Very Light Jets s’est placé sous la protection du Chapitre 11 de la loi sur les faillites le 25 novembre. Cependant, même si les lignes de production ont été arrêtées, il n’a pas encore disparu : ses actifs pourraient être rachetés par son principal actionnaire et distributeur en Europe ETIRC Aviation.
La société luxembourgeoise possède déjà 65% d’Eclipse Aviation. Elle devrait faire partie d’un groupe d’investisseurs ayant accepté de financer le constructeur d’Albuquerque jusqu’à la finalisation de la vente de ses actifs et de ses dettes, qui devrait avoir lieu en janvier 2009. La vente doit se faire dans le cadre d’une mise aux enchères organisée par le tribunal du Delaware et pourrait donc susciter des offres plus élevées que celle remise par ETIRC Aviation.
Cependant, Eclipse Aviation n’est pas très attractif : les dettes du constructeur s’élèvent à un milliard de dollars, quand ses actifs sont estimés entre 100 et 500 millions de dollars. Il doit également plus de 500 millions de dollars à ses investisseurs et à ses fournisseurs.
La faillite d’Eclipse Aviation était imminente. Tout d’abord, plusieurs analystes avaient estimé que son plan d’affaires était complètement irréaliste : il prévoyait la production d’un millier d’Eclipse 500 par an vendus à un prix dérisoire.
Le constructeur était empêtré dans les difficultés depuis le lancement de son VLJ, retardé de plus de deux ans à cause de problèmes avec les réacteurs. La FAA a cloué toute la flotte d’Eclipse 500 au sol durant quatre jours au mois de juin en raison d’un accident provoqué par un problème logiciel. Quant à la certification de l’EASA, autorisant le VLJ à voler en Europe, elle n’a été obtenue qu’au début du mois. A cela s’est ajoutée la faillite de son plus important client DayJet au mois de septembre : la compagnie américaine d’avions taxis avait 1 400 Eclipse 500 en commande.
Eclipse Aviation a également été poursuivi par l’un de ses fournisseurs pour défaut de paiement et se trouve actuellement sous le coup de plusieurs actions judiciaires pour non-respect des contrats de vente, principalement dans le domaine du remboursement des avances. En manque cruel de trésorerie, le constructeur a licencié 40% de ses employés au mois d’août et a été acculé à la suspension de sa production au mois d’octobre.