L’actualité martienne a été particulièrement intense ces dernières semaines, tant la planète rouge continue à susciter un enthousiasme certain, certes parfois aussi teinté de désillusions.
Le demi-succès (ou demi-échec) de la mission européenne ExoMars a montré une nouvelle fois à quel point se poser sur Mars reste un défi majeur depuis des décennies pour la communauté spatiale. Souhaitons que l’atterrissage raté de l’EDM Schiaparelli ne pèse pas sur le financement complémentaire de 300 millions d’euros attendu par l’ESA pour lancer le second volet de la mission en 2020.
La planète rouge a aussi occupé le président américain Barack Obama, en fin de mandat, qui avec son « pas de géant », veut fédérer les initiatives du secteur privé pour lancer une mission habitée vers Mars dans la décennie 2030, un objectif qui figure aussi dans les ambitions du programme « Journey to Mars » de la Nasa depuis des années.
Mais c’est aussi Barack Obama, qui, rappelons-le, avait annulé l’ambitieux programme Constellation et ses puissants lanceurs Ares en 2010, une initiative lancée six ans plus tôt par son prédécesseur George W. Bush. Quelles que soient les opinions politiques de chacun, le discours « Vision for Space Exploration » prononcé à l’époque avait réellement fait sensation, même si les fondations d’un tel programme n’avaient pas tardé à se fissurer.
Les ambitions du secteur privé envers la conquête de mars ne manquent pas, certaines réalistes, certaines complètement folles. Comme toujours, leur grand point commun est qu’elles n’ont jamais dépassé le stade des belles images d’artistes. Dernier projet en date, celui du milliardaire Elon Musk (PayPal, Tesla, SpaceX…) qui envisage des missions habitées vers Mars en 2024, c’est-à-dire demain. Bien sûr, SpaceX a déjà réalisé de véritables exploits, avec le lanceur Falcon 9 ou encore le vaisseau de ravitaillent Dragon. Mais Mars a une tout autre dimension.
Déléguer une grande partie de la conquête martienne au secteur privé ne risque-t-il pas de la repousser encore une fois, alors qu’aucune agence spatiale n’a encore pu réaliser un tel voyage en 40 ans ? À l’inverse, les ambitions de la Chine, qui annonce aussi de son côté vouloir s’attaquer à Mars après 2040, joueront-elles un rôle de catalyseur pour la communauté spatiale mondiale ?
Dans un monde qui n’a jamais autant été régi par le consumérisme, la planète rouge suscite fort heureusement toujours le rêve. L’Homme est un conquérant et Mars est certainement la prochaine étape. Mais quand ?
 
			 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
