Ces derniers mois se sont révélés riches d’annonces pour le transport aérien français. Tout d’abord Delta Air Lines et China Eastern vont prendre chacune 10% du capital d’Air France-KLM, consolidant ainsi les positions du groupe franco-néerlandais sur l’Atlantique Nord et sur les lignes reliant l’Europe et la Chine. Pour rappel, les nouveaux droits de trafic entre la France et l’Empire du Milieu prévoient plus qu’un doublement des capacités pour chacun des deux pavillons d’ici le 1er janvier 2020. Cette prise de participation permettra aussi à Air France-KLM de prendre à son tour près d’un tiers du capital de Virgin Atlantic, rendant plus cohérente leur nouvelle coentreprise transatlantique face aux deux grandes joint-ventures concurrentes.
Cet été a aussi été marqué par l’annonce du lancement de Joon, la nouvelle compagnie d’Air France, au nom sans doute discutable, qui ne se veut pas low-cost et qui vise les « millennials », mais dont l’objectif réel est simplement de gagner en compétitivité. Il est clair que Joon va essayer de s’attaquer à l’un de ses concurrents low-cost particulièrement qualitatif et bien visible des fenêtres du siège de la compagnie française à Roissy, mais aussi, un peu plus tard, aux grandes compagnies du Golfe et aux modèle low-cost de plus en plus présent sur le long-courrier. Air France profitera d’ailleurs du prochain salon IFTM Top Resa pour dévoiler un peu plus sa nouvelle compagnie, notamment pour son volet moyen-courrier qui doit démarrer dans les toutes prochaines semaines avec une flotte de six A321. Les recrutements des premiers PNC s’annoncent d’ailleurs imminents.
Mais un autre grand dossier va très sûrement venir sur la table avec les récentes annonces du ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire et confirmées quelques jours plus tard par le Premier ministre Édouard Philippe. L’État va très bientôt procéder à des cessions de participation dans des entreprises jugées non stratégiques, le Groupe ADP, gestionnaire des plateformes aéroportuaires parisiennes figurant, tout comme Air France, bien placé dans la liste. Les deux groupes affichent d’ailleurs des cours en bourse record, rendant d’autant plus rentable ce type d’opération. Les aéroports de Paris seraient alors de fait privatisés, l’État détenant encore 50,63% d’ADP.
Les prochaines semaines s’annoncent assurément encore bien intenses pour le transport aérien français.