L’équipage de l’A400M de l’armée de l’air qui a effectué jeudi dernier son premier largage de parachutistes depuis la rampe arrière s’est dit satisfait de ces essais et dresse un bilan « plutôt positif » des trois jours de campagne, qui n’ont pas présenté de « difficultés particulières ».
Au cours des trois vols d’une heure chacun, ce sont au total 91 parachutistes qui ont sauté depuis MSN19, issus de la STAT (Section technique de l’armée de terre), de la DGA, de l’ESOPE (Escadron de survie opérationnelle et des parachutistes d’essais), ainsi que du CPA 10 – en raison notamment de sa co-localisation sur la BA 123 d’Orléans-Bricy. Les sauts ont eu lieu au niveau 120, le niveau maximum de largage sans oxygène.
Le plan commun d’essais d’expérimentation réunissait des personnels du CEAM, de la DGA et du STAT, c’est cependant l’équipe de marque ATT (Avion de transport tactique) qui était responsable de la conduite du plan d’essais.
Le jour précédent l’essai a notamment été consacré à la formation de l’utilisation de la soute pour les largueurs, avec un travail « primordial » effectué sur la répartition des rôles et l’articulation à mettre en place entre les loadmasters et les largueurs. La seconde journée a donc été consacrée aux vols et le vendredi a permis aux équipes de débriefer les données collectées pendant la campagne.
Les équipes ont cependant « légèrement modifié » la « philosophie de travail » d’Airbus, en adaptant la procédure de largage. Pour le largage à ouverture retardée – lors de laquelle les parachutistes expérimentent une phase de chute libre avant d’ouvrir manuellement leur parachute – Airbus prévoit en effet une action à effectuer « par cœur », de mémoire. Pour ces essais, les équipes ont mis en place une check list avec les actions à effectuer, « pour ne pas rater un item ». Une procédure qui sera peut-être revue à l’avenir, lorsque les équipages et les parachutistes seront entraînés et habitués à la manœuvre.
MSN19, livré le 19 juin dernier, est donc le premier exemplaire de la flotte française à posséder la capacité tactique de largage en chute libre par la rampe arrière. Un second entraînement devrait se tenir la première semaine d’octobre, puis un autre fin novembre.
A Orléans, « on a bon espoir » de réceptionner MSN31, le huitième exemplaire français, pour la fin 2015, voire début 2016. Cet exemplaire sera en théorie doté de nouvelles capacités tactiques, notamment le largage par les portes latérales.