Des Spitfire britanniques enterrés dans le sol birman pourraient bientôt être récupérés par la Grande-Bretagne et « retourner au bercail ». C’est ce qu’ont annoncé une équipe de scientifiques et d’archéologues à l’Imperial War Museum de Londres le 28 novembre dernier. Sous la houlette de l’instigateur du projet, David Cundall, les travaux d’excavation devraient débuter en janvier 2013.
L’histoire des Spitfire britanniques enterrés au Myanmar est singulière. Ces avions de chasse emblématiques de la Seconde Guerre Mondiale avaient été acheminés en Birmanie en 1945, mais suite à la fin rapide de la guerre contre le Japon, ils avaient été enterrés, sans doute pour s’assurer qu’ils ne seraient pas trouvés par l’ennemi. Selon David Cundall, agriculteur de son état, les avions seraient en relativement bon état, ayant peut-être été cirés et enveloppés, pour ne pas être usés par la terre.
David Cundall a passé 16 années de sa vie à rechercher la trace de ces avions, après avoir entendu des vétérans américains faire allusion à ce « cimetière » de Spitfire. Interrogeant des témoins, aussi bien américains, que britanniques ou birmans, il a fini par localiser l’emplacement supposé des avions enterrés. Il n’y a pour l’instant aucune preuve formelle qu’ils y sont bien, mais des recherches ont démontré qu’il existait une activité électromagnétique accrue sur cette zone à environ 10 mètres de profondeur, ce qui laisse supposer qu’il n’y a pas que de la terre en-dessous. Il pourrait y avoir jusqu’à 36 avions enterrés à cet endroit, une centaine au total répartis sur plusieurs sites.
En avril 2012, David Cameron, en voyage officiel au Myanmar, avait annoncé qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que les avions, s’ils étaient effectivement enterrés au Myanmar, retournent le plus rapidement sur le sol britannique. Depuis, les sanctions pesant sur le Myanmar et interdisant tout transfert de matériel militaire ont été allégées, et un accord avec le nouveau gouvernement de Rangoon en octobre a permis de lancer véritablement le projet.
Les travaux archéologiques devraient donc débuter en janvier 2013, l’équipe espère même pouvoir rapatrier quelques avions au printemps, s’ils sont transportables. Leur restauration complète pourrait en revanche prendre jusqu’à trois ans et coûter 2 à 3 millions de livres. L’aventure est d’ailleurs financée en grande partie par le site Wargaming.net, le PDG de cette société, Victor Kislyi, se dit enthousiasmé par le projet à la « Indiana Jones », et espère voir un escadron de Spitfire voler sur Londres dans un avenir plus ou moins proche. David Cundall, lui, espère même en piloter un lui-même.
Pour consulter les articles précédents du Journal de l’Aviation sur le sujet :
– Des Spitfire britanniques déterrés du sol birman
– Les Spitfire britanniques enterrés provoquent des remous