La BA 702 d’Avord a accueilli le 31 janvier dernier son premier E-3F AWACS rénové, sorti de l’usine d’Air France Industries du Bourget deux jours auparavant. L’avion-radar de l’armée de l’air a subi toute une série de modifications dans de le cadre de sa modernisation à mi-vie (« mid-life updgrade »), avec notamment des améliorations apportées aux systèmes de mission et à la partie calcul. L’avion au rotodome a ainsi été porté au standard Block 40/45, correspondant au dernier standard de l’US Air Force.
« Le chantier couvre la rénovation complète du logiciel de mission, des capacités d’identification, du simulateur de mission ainsi que du système de préparation de mission. On est également passé de dix à quatorze consoles », explique le LCL Olivier Duplessy, officier programme AWACS de l’armée de l’air. Des améliorations nécessaires pour conserver un haut niveau d’efficacité : « Au lieu d’avoir un système de mission qui date des années 70-80 et une capacité de calcul équivalente à un PC d’ancienne génération, on a maintenant un ensemble d’ordinateurs en réseau, avec une puissance de calcul supérieure et un système présentant plus de souplesse et de réactivité ». L’équipage minimal reste de 18 personnels, mais la décision d’armer toutes les consoles peut amener à augmenter l’équipage de l’avion. D’autres modifications ont été apportées, comme l’ajout de sièges supplémentaires – leur nombre passant ainsi de 35 à 38 – l’intégration de nouveaux meubles serveurs ou encore l’ajout d’une zone d’emport de fret – une à l’avant, l’autre à l’arrière.
L’AWACS ainsi rénové va ainsi bénéficier d’une souplesse accrue en terme d’équipage, mais permettra surtout de « conserver la capacité d’agir en interallié » et de « se maintenir au même niveau », selon le LCL Duplessy, qui précise que l’interopérabilité avec la flotte AWACS mondiale (OTAN et US Air Force entre autres) doit être maintenue.
L’avion avait été envoyé au Bourget en juin 2013. Il va à présent traverser une période d’homologation par la DGA jusqu’en juillet. « Sur certains vols, il y aura par exemple un directeur des essais de la DGA ainsi qu’un directeur de Boeing, qui mèneront chacun leurs essais en parallèle, afin de vérifier que les modifications sont conformes au besoin exprimé », explique l’officier programme. A partir du mois de juillet, l’avion passera aux mains du CEAM, qui testera à son tour l’avion, avant de le livrer à l’armée de l’air en février 2015. « On vise une première capacité opérationnelle en novembre prochain ». Les délais pour les phases de tests des trois prochains AWACS seront réduits, la modification de l’avion prendra elle le même temps.
Ce contrat de modernisation avait été attribué en 2008 par le biais du programme FMS (Foreign Military Sale). Les modifications sont effectuées par Air France Industries, sous contrat avec Boeing. Un blocage par l’administration américaine sur le transfert des kits de modernisation avait ralenti le chantier, qui a ainsi subi un an de retard. Il devrait être achevé en 2016. Le second AWACS partira lui chez Air France Industries en août prochain.