Deux nouvelles ont fait l’effet d’une bombe ce week-end : Selon le quotidien Le Matin, qui s’est procuré un des rapports confidentiels sur l’évaluation des avions en compétition, l’avion de chasse choisi par le gouvernement, serait incapable de remplir certaines missions. De plus, le ministre de la Défense suisse, Ueli Maurer, a reconnu ne pas avoir lu ces rapports, ce qui a provoqué un scandale.
Le rapport confidentiel dévoilé par Le Matin, fait écho à celui publié par le Basler Zeitung en novembre dernier, lorsque le gouvernement avait annoncé que le Gripen remplacerait la flotte de F-5 suisses. Le document publié par le Basler Zeitung faisait alors état de nombreux déficits, notamment au niveau de la capacité en vol et de la charge d’armement maximum. Le Gripen n’aurait pas été à la hauteur de ses deux autres concurrents, le Rafale et l’Eurofighter.
Le compte-rendu publié ce week-end par Le Matin et consultable ici, est une synthèse des essais en vol des trois concurrents prenant en compte les missions air-air telles que la police aérienne, la défense aérienne, l’escorte d’avions et les missions d’attaque aérienne. Le résultat est clair : Le Rafale est l’avion le plus performant des trois. C’est également celui qui aurait rencontré le plus d’approbation parmi les pilotes l’ayant testé. Sont notamment encensés les radars, l’optronique et les capteurs. Son seul défaut serait la faiblesse de son système de viseur de casque. Il obtient la première place et serait « le candidat qui remplirait toutes les exigences de l’armée de l’air suisse ».
En ce qui concerne l’Eurofighter, il aurait rempli les missions essentielles, son point fort étant notamment sa vitesse. En ce qui concerne ses lacunes, le rapport mentionne l’incapacité d’engager plusieurs cibles simultanément. L’avion d’EADS remporte la seconde place.
Enfin, le Gripen, en plus d’afficher un manque de capacité au niveau de ses performances et de la faible charge d’emport d’armement, ses résultats dans des missions d’attaque ont été jugés insatisfaisants. Le détail qui a cependant mis le feu aux poudres, c’est l’incapacité du Gripen à effectuer des missions de police aérienne, ainsi que son infériorité par rapport aux performances des F/A-18 actuels. De plus, il obtient des résultats en-deçà des exigences minimales dans pratiquement tous les domaines de tests.
Le ministre suisse de la Défense Ueli Maurer avait pourtant annoncé le 30 novembre dernier que le Gripen était techniquement excellent et avait satisfaisait « les exigences militaires helvétiques ». Ueli Maurer s’était à l’époque basé sur un rapport d’évaluation d’armasuisse, le centre de compétence pour les fournitures de l’armée, qui avait jugé le Gripen satisfaisant.
Alors que Dassault tente de relancer son Rafale dans la course, cette nouvelle relance le débat sur la décision prise fin novembre. La commission parlementaire chargée des questions de Défense doit statuer sur l’achat formel des Gripen cette semaine, avant de faire passer le dossier au Parlement, qui doit décider définitivement de l’achat d’ici l’automne 2012.