• SE CONNECTER
S'ABONNER
Le Journal de l'Aviation
  • Industrie aéronautique
  • Transport aérien
  • MRO & Support
  • Défense
  • Emploi & Formation
No Result
Voir tous les résultats
Le Journal de l'Aviation
  • Industrie aéronautique
  • Transport aérien
  • MRO & Support
  • Défense
  • Emploi & Formation
No Result
Voir tous les résultats
Le Journal de l'Aviation
 

Le Journal de l'Aviation » Industrie aéronautique » Christelle Astorg-Lépine (CNES) : « Les nouveaux entrants nous forcent à nous ouvrir »

Christelle Astorg-Lépine (CNES) : « Les nouveaux entrants nous forcent à nous ouvrir »

Léo Barnier Léo Barnier
2 mai 2019
dans Industrie spatiale
NULL

NULL

À l’initiative de l’accélérateur Starburst, plus d’une centaine de personnes se sont réunies à l’Hôtel de Région d’Île-de-France le 18 avril, à l’occasion du meet-up « La recherche rencontre l’entrepreneuriat ». Cette journée, dédiée à la mise en relation d’acteurs venus d’horizons divers à travers le domaine spatial, a été l’occasion pour le Journal de l’Aviation de rencontrer Christelle Astorg-Lépine. Cheffe de projet « Connect, by CNES », elle est au coeur de la stratégie de l’agence spatiale française pour favoriser l’émergence d’un New Space dans l’Hexagone et plus largement en Europe à travers l’intégration de nouveaux acteurs et de nouvelles méthodes.

Le CNES a été présent tout au long de ce meet-up organisé par Starburst. Quel était votre objectif à travers une journée de rencontre comme celle-ci ?

Nous avons travaillé à l’organisation de cette journée en partenariat avec Starburst pendant six mois. Nous souhaitions y identifier des idées innovantes et potentiellement commercialisables pour attirer de nouveaux investisseurs. Il s’agissait aussi de montrer l’expertise du CNES, qui n’est pas forcément connue. Ces rencontres sont très utiles pour exporter le spatial vers d’autres secteurs.

Quels types d’acteurs étaient présents lors de cet événement ?

Nous avions un mixte entre des acteurs publics de recherche, comme le CNES qui est un EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial, NDLR), l’Onera, le CEA, etc.., des start-up, des entrepreneurs et des investisseurs privés.

Justement, face à la montée du New Space outre-Atlantique, il semble que vous souhaitez vous ouvrir davantage aux investissements privés. Cela explique-t-il votre participation aujourd’hui ?

Absolument. Comme l’a dit Jean-Jacques Dordain (directeur général de l’Agence spatiale européenne de 2003 à 2015, NDLR), nous sommes en train de changer de mode de fonctionnement. Jusqu’à présent, nous étions entre nous et le budget des gouvernements suffisait à tenir notre ambition. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous avons désormais une ambition décuplée, car nous sommes secoués par nos partenaires et compétiteurs américains et chinois.

Les nouveaux entrants nous font prendre du recul et nous forcent à nous ouvrir – ce qui est très bien – pour aller chercher nous aussi des investisseurs privés. Des rencontres comme celles-ci sont un début, mais cela peut aller très loin. L’Europe a aujourd’hui les mêmes capacités que les États-Unis, mais nous avons des habitudes qu’il faut peut-être changer pour y arriver.

Notre participation à ce meet-up n’est que l’une des nombreuses actions du CNES pour ouvrir le monde du spatial à de nouveaux acteurs et contribuer au développement économique de la France grâce aux technologies et solutions spatiales.

Quels sont ces investisseurs privés ?

Ce sont souvent des fonds financiers, notamment européens. Le fonds français CosmiCapital ou encore le fonds britannique Seraphim, qui veut investir dans des start-up françaises, étaient présents lors de cette journée. Nous avons aussi rencontré des investisseurs japonais lors de la Paris Space Week début avril. La France a une très bonne image de technologie et de sérieux qui attire naturellement, mais il faut que nous soyons davantage connus.

Quels sont leurs objectifs ?

Ces investisseurs privés cherchent avant tout des pépites, des ruptures technologiques, des idées nouvelles… et cela, ils vont a priori les obtenir davantage avec des start-up qu’avec des grands groupes. Ces derniers ont comme nous, acteurs publics, des habitudes de travail qui lissent quelque peu l’innovation. C’est intéressant d’aller chercher ces start-up capables d’entreprendre. Aujourd’hui en France, nous avons beaucoup d’investisseurs et d’accompagnants, mais nous avons besoin d’entrepreneurs avec des idées et la capacité de les mener au bout.

L’objectif d’initiatives comme « Connect, by CNES », lancée il y a un an, est donc mettre en relation ces différents acteurs qui ne viennent pas forcément du spatial ?

C’est exactement ça. L’idée est d’abord d’arriver à connaître ces nouveaux entrants, de les rencontrer puis de leur donner des idées d’applications dans le spatial, mais aussi d’utilisation des ressources spatiales. C’est là qu’entrent en jeu des nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle et l’algorithmique pour exploiter cette donnée spatiale à travers des applications dont ni eux ni nous n’aurions eu l’idée avant de nous rencontrer, pour la localisation d’un véhicule autonome par exemple. C’est pour cela que nous nous déplaçons beaucoup avec « Connect, by CNES » pour rencontrer ces personnes à qui, a priori, nous n’aurions rien eu à dire.

Nous contribuons ensuite à faire monter leurs projets en maturité, avant de les présenter à des investisseurs privés et des industriels. Nous bénéficions d’un réseau national grâce à nos partenaires tels que les Boosters (initiative lancée par le Cospace début 2016, NDLR), mais aussi d’une bonne connaissance des rouages européens pour cela.

Depuis deux ans, nous avons réussi à créer des événements disruptifs. Nous venons ainsi de faire un partenariat avec Vedecom, un leader européen, voire mondial, dans la recherche sur les véhicules autonomes, pour qui la donnée spatiale s’avère primordiale dans les problématiques de localisation et de trajectoire. Nous espérons ainsi rendre un véhicule complètement autonome, sans personne à bord, d’ici deux ans.

Comment se passe cette identification de nouveaux partenaires, notamment de start-up ?

Nous travaillons avec des partenaires, comme la Station F et la French Tech, sur différentes méthodes de sourcing. Nous organisons par exemple des Master class pour les start-up où, soit nous expliquons ce que nous faisons, soit nous annonçons quel type de technologie nous recherchons. Nous avons aussi une présence dans des salons comme VivaTech ou Futur.e.s in Paris, où le CNES n’allait pas auparavant. Cela nous permet de nous ouvrir un peu et de créer des ponts pour connecter les différents acteurs.

Nous engrangeons beaucoup de contacts, nous les trions, nous les exploitons, et dans environ 10% des cas, nous allons plus loin. Nous avons ainsi rencontré une centaine de personnes à la Paris Space Week avec mes collègues.

Il s’agit là d’acteurs hors spatial, mais recherchez-vous aussi des start-up qui sont déjà orientées vers le spatial ?

Tout à fait. Avec « Connect, by CNES », nous avons mis en place des systèmes de sourçing avec des hackathons. Nous organisons tous les deux ans ActInSpace, qui permet à des équipes de s’affronter pendant 24 heures pour trouver des idées d’applications sur la base des brevets du CNES et de nos partenaires comme Airbus, Thales, etc.

Nous les accompagnons ensuite avec les incubateurs ESA BIC (ESA Business Incubation Centres, NDLR), ou nous les aidons à accéder au fonds French Tech Seed pour lequel nous sommes apporteur d’affaires.

Ce travail reste dans les frontières de l’Hexagone ou peut se déployer à l’international ?

Nous sommes aussi présents à l’international avec « Connect, by CNES ». Nous travaillons au grand international, avec la recherche de nouveaux entrants comme l’Inde ou Singapour qui sont à l’aune de ce qu’ils pourraient faire, avec plein d’envie, mais des manques technologiques. Toujours dans le cadre de cette initiative, le CNES vient d’ailleurs de signer un partenariat avec Orange Silicon Valley pour avoir un pied dans l’Ouest américain et travailler avec ces nouveaux entrepreneurs de la baie. En Europe, nous travaillons beaucoup avec nos partenaires habituels, dont les acteurs étatiques comme le DLR en Allemagne, mais aussi des acteurs privés.

L’initiative ArianeWorks, lancée en mars avec ArianeGroup, s’inscrit-elle aussi dans cette logique ?

ArianeWorks s’inscrit dans la logique de nouvelles méthodes de travail, de nouveaux paradigmes. Jusqu’à présent la relation entre le CNES et ArianeGroup répondait à une logique de client-fournisseur. Là, nous devenons partenaires, sans échange de fonds, mais avec une équipe commune. En plus, nous nous autorisons une liberté d’action avec des méthodes de travail et de financement plus souples.

Nous avons organisé une séance de sourçing à la Station F, où ArianeWorks a exposé ses besoins. Nous avons reçu une dizaine de start-up et en trois semaines ArianeWorks a signé un contrat avec l’une d’entre elles. Nous allons vite et nous autorisons à faire des erreurs. C’est là que nous changeons d’état d’esprit, que nous devenons meilleurs et plus enthousiastes.

Avant, nous ne pouvions attendre que des fonds gouvernementaux européens. Et là, typiquement, ArianeWorks pourrait bénéficier de fonds privés étrangers… du moins nous ne nous interdisons plus d’y penser.

Après, il faut rappeler que les fonds privés représentent moins de 5% du financement spatial dans le monde, même aux États-Unis. Un acteur comme SpaceX a réussi largement grâce aux fonds de la NASA, mais il a su convaincre.

Justement, ne manque-t-il pas un nouvel acteur de l’envergure d’un SpaceX en Europe ?

C’est très certainement le cas. Il manque un Léonard de Vinci, capable de se débrider un peu, avec de l’argent, des envies et de la foi. En Europe, nous n’avons pas la culture de considérer nos échecs comme des opportunités pour progresser. Le manque d’argent et la crise ont contribué à créer une ambiance négative. Il faut parmi ces nouveaux acteurs des gens qui y croient pour embarquer tout le monde. C’est le moment.

C’est le moment ou le dernier moment ?

Je ne crois pas que ce soit le dernier moment. En Europe, nous sommes bons, mais nous ne le savons pas assez. Aujourd’hui, dans la Silicon Valley, beaucoup de directeurs de start-up sont Français. Nous avons des personnes brillantes, mais nous avons aussi un côté négatif qui nous bride, et ces gens là s’expatrient.

Est-ce qu’il ne manque pas d’acteurs suffisamment tournés vers l’innovation pour retenir ces talents en France et en Europe, à l’image d’un SpaceX ou d’un Blue Origin aux États-Unis?

C’est vrai, nous le voyons avec des gens qui ont des idées et des envies, mais qui ne vont pas passer le cap de l’entreprenariat. C’était le cas lors de ce meet-up, où j’ai rencontré des personnes qui ont besoin d’un petit coup de pouce, de rencontrer les bons acteurs pour aller plus loin.

CNES

À lire également

Lionel Suchet prend la présidence du CNES par intérim

8 janvier 2025

Lionel Suchet a été nommé Président par intérim du Centre National d’Études Spatiales (CNES) à...

Photo © Airbus

Airbus confirme tous ses objectifs pour 2024

30 octobre 2024

Airbus a publié ses résultats financiers pour les 9 premiers mois de l'année (jusqu'au 30...

© Airbus Defence and Space

Airbus planifie 2 500 suppressions d’emplois dans sa division Defence & Space

17 octobre 2024

Cela fait deux ans que l'activité Defence & Space d'Airbus connaît des difficultés, notamment dans...

L'actualité aéronautique en continu

Thierry de Bailleul prolongé à la tête de Madagascar Airlines

27 août 2025

L’Académie de l’air et de l’espace organise un colloque sur l’impact de la météo sur les opérations

27 août 2025

Les compagnies chinoises pourraient commander 500 Boeing

27 août 2025

Thai SmartLynx accueille son premier appareil

26 août 2025

Korean Air s’engage pour 103 Boeing

26 août 2025

Le Livre Blanc

Où exporter en 2025 ?

Téléchargez le nouveau livre blanc « Où exporter en 2025 ? » pour les entreprises aéronautiques et spatiales

BUSINESS FRANCE

Les articles les plus lus

Photo © Airbus

Air France-KLM se désintéresse de l’Airbus A350-1000

12 août 2025
Photo © USAF

L’US Air Force va finalement acquérir jusqu’à 75 nouveaux KC-46A chez Boeing, sans compétition

29 juillet 2025
Photo © Pilatus

Pilatus suspend ses livraisons d’avions aux États-Unis suite aux droits de douane de 39%

12 août 2025
Photo © Le Journal de l'Aviation - tous droits réservés

Après Air France-KLM, le groupe Lufthansa abandonne aussi son projet de prise de participation dans Air Europa

6 août 2025
Les certifications FAA des Boeing 737 MAX 7 et 737 MAX 10 ne sont plus attendues avant 2026.

Boeing une nouvelle fois contraint de reporter les certifications des 737 MAX 7 et MAX 10

30 juillet 2025
  • Qui sommes-nous ?
  • Nous contacter
  • Partenaires
  • Mentions légales
  • CGV
  • Politique de confidentialité
  • Cookies

Copyright © 2024 LE JOURNAL DE L'AVIATION - tous droits réservés - Le Journal de l'Aviation, média français de référence couvrant l'actualité de l'industrie aéronautique, l'aviation commerciale, l'aviation d'affaires, les services MRO et après-vente, le financement et la location d'aéronefs civils, l'aéronautique de défense et l'industrie spatiale. Toute reproduction, totale ou partielle et sous quelque forme ou support que ce soit, est interdite sans autorisation écrite spécifique du Journal de l’Aviation.

ESPACE ABONNÉ

Connectez-vous pour avoir accès à tous les articles payants du Journal de l'Aviation.

Mot de passe oublié ?

Mot de passe oublié

Veuillez saisir votre identifiant ou adresse e-mail. Vous recevrez un lien par e-mail pour créer un nouveau mot de passe.

SE CONNECTER
Le Journal de l'Aviation se soucie de votre vie privée
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer {vendor_count} fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
Gérer les préférences
{title} {title} {title}
No Result
Voir tous les résultats
  • SE CONNECTER
S'ABONNER
  • Bourget 2025
  • Industrie aéronautique
  • Transport aérien
  • MRO & Support
  • Défense & Espace
  • Emploi & Formation
  • Décarbonation de l’aviation
  • Les Éditos
  • Les Focus
  • Les Interviews
  • Les Reportages
  • Les Podcasts

Copyright © 2024 LE JOURNAL DE L'AVIATION - tous droits réservés - Le Journal de l'Aviation, média français de référence couvrant l'actualité de l'industrie aéronautique, l'aviation commerciale, l'aviation d'affaires, les services MRO et après-vente, le financement et la location d'aéronefs civils, l'aéronautique de défense et l'industrie spatiale. Toute reproduction, totale ou partielle et sous quelque forme ou support que ce soit, est interdite sans autorisation écrite spécifique du Journal de l’Aviation.