Il y a dix ans, l’ONERA n’aurait pas pu rêver meilleure situation que celle qu’il a aujourd’hui. Le centre français de recherche aérospatiale a vécu une année 2024 très riche, encore en croissance par rapport à 2023, qui améliore un peu plus sa résilience et confirme son attractivité. Dans ce cadre, il sera présent au salon du Bourget pour présenter plusieurs programmes majeurs sur lesquels il travaille.
En 2024, l’ONERA a en effet réalisé un budget de 336 millions d’euros et publié un résultat net comptable positif pour la dixième année consécutive, à 9,1 millions d’euros. Mieux, les prises de commande ont atteint un niveau record, avec une valeur de 194,8 millions d’euros. Si Bruno Sainjon, le président du centre, prévient qu’il « ne battra pas ce record en 2025 » car ces dernières années ont vu la signature de contrats exceptionnels (avec Safran puis avec l’ESA – Agence spatiale européenne), il se félicite que le dynamisme de l’activité lui permette de « mieux encaisser les coupes budgétaires » de l’Etat (par exemple au niveau du budget de la DGAC ou du CIR – crédit d’impôt recherche). Il se réjouit aussi de l’intérêt que suscite le centre sur le marché de l’emploi. En 2024, il a reçu 25 000 candidatures pour 233 embauches. Les effectifs, actuellement à 2 200 personnes, augmentent en revanche moins rapidement que l’activité.
Le secteur de la défense représente la plus grande part de l’activité (51,1 %). Au salon du Bourget, cinq projets de recherche liés à ce secteur seront présentés. Brique du programme SCAF, le projet Titans sera notamment mis en avant ; il vise à développer une méthodologie de conception Système de systèmes, optimisant notamment l’évolution d’un avion avec des drones accompagnateurs et tenant compte de la charge cognitive du pilote. L’ONERA mettra également en avant ses compétences en matière de capteurs innovants (par exemple POD-X pour observer la trajectoire d’objets hypersoniques), de lutte contre les drones malveillants, de radar transhorizon (Nostradamus), etc.
Dans l’aéronautique civile, le centre de recherche présentera de nouveau son programme Gullhyver pour la décarbonation de l’aviation. Il travaille sur celui-ci à la fois sur la propulsion à l’hydrogène, l’open fan – avec l’enjeu de la réduction du bruit, possible avec une modification de la forme des aubes à l’entrée de la soufflante, qui permet également une réduction de la consommation de 2,5 % par rapport à un open fan de référence – ainsi que l’aile haubanée de grand allongement – avec deux enjeux, sur l’écoulement de coin et les phénomènes aéroélastiques et de flottement.
L’ONERA présentera également son travail sur la réglementation autour de la certification des drones. Enfin, dans le domaine spatial, il mettra en avant la mission Crocus, qui étudie l’environnement spatial et ses effets sur les satellites, et le propulseur satellite électrique ECRA (Electron cyclotron resonance accelarator).