Il est loin le temps des salons où la course aux annonces de commandes était reine. La tourmente industrielle de Boeing est passée par là, suivie de la pandémie de covid-19. Le salon de Farnborough, qui a eu lieu du 18 au 22 juillet, n’en était pas pour autant plus calme.
Déjà, il a tout de même eu son lot d’annonces commerciales, notamment du côté de chez Boeing qui poursuit son travail de réassurance des marchés alors que le 737 MAX 10 pourrait être sur la sellette et que les livraisons de 787 sont toujours bloquées, face à un Airbus plus réservé. Pas de grande surprise toutefois, les plus grands contrats, signés par Delta et Qatar Airways notamment, étaient attendus et la question de leur solidité reste posée.
Mais surtout, le sujet de la décarbonation de l’aviation a largement dominé le brouhaha du salon. Démonstrateurs de technologies hybrides-électriques, recherches autour de l’hydrogène, partenariats pour aviver le développement et la production de carburants durables d’aviation, tous les sujets ont été abordés et pas un industriel n’a manqué l’appel du développement durable. Porté en avant ces deux dernières années, son urgence a été d’autant mieux mise en exergue que l’Angleterre brûlait elle aussi sous une vague de chaleur historique.
L’autre grand sujet du salon, un petit peu lié car il sert aussi d’incubateur aux technologies liées à l’électrique, a été le développement de la mobilité urbaine. Plusieurs prototypes et maquettes de taxis volants (Wisk, VX4 de Vertical Aerospace, Lilium…) sont venus s’exposer, même si aucun n’a volé, pour rappeler que là aussi les projets et les recherches foisonnaient.
Le salon de Farnborough a en fait surtout illustré, en rassemblant toute l’industrie dans le Hampshire, le tournant qu’elle se trouve à prendre aujourd’hui : concentrer tous ses efforts non plus à faire évoluer sa technologie mais bien à la réinventer. Ce qui reste de l’été ne devrait plus être que modérément studieux, surtout après l’effervescence qui a accompagné la reprise ses deux ou trois derniers mois, aussi bien dans l’industrie que dans le transport aérien. Mais la rentrée et le second semestre s’annoncent pleins de promesses.