Les résultats de la dernière enquête nationale des passagers aériens (ENPA) menée par la direction du transport aérien (DTA) de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) sont marquants à plus d’un titre, tant ils viennent défaire toute une série d’idées préconçues quant à l’élitisme des utilisateurs du transport aérien en France.
Ainsi, les femmes sont désormais légèrement majoritaires (51%), une première. Les générations Y et Z ne sont plus loin d’être majoritaires aussi, avec 45% des passagers ayant entre 15 et 34 ans, soit 5 points de plus que lors de la dernière enquête ENPA en 2015-2016. Côté catégories socioprofessionnelles, les CSP+ ne représentent plus que 43% des passagers, alors qu’ils représentaient la moitié des passagers il y a 8 ans. À l’inverse, la part des CSP- progresse de 8 points, à 32%.
La DGAC note aussi une nette augmentation des passagers voyageant pour un motif loisir (51%, +3 points par rapport à 2015-16), un phénomène évidemment accéléré par les effets de la pandémie sur les méthodes de travail, sur le télétravail, mais peut-être aussi par la diminution du nombre de vols intérieurs en France par rapport à il y a 8 ans, des vols qui étaient propices aux voyages d’affaires dans la journée, mais aussi en Europe…
Nous apprenons aussi que 82% du total des billets d’avion sont désormais payés par le passager lui-même ou par sa famille, et 84% par un canal dématérialisé. Par ailleurs, de plus en plus de passagers achètent désormais leurs billets en aller simple, une part qui représente aujourd’hui 22% (contre 13% en 2016).
Les résultats de cette étude montrent finalement surtout à quel point l’évolution du passager continue à épouser toujours davantage la proposition apportée par le modèle des compagnies low-cost, souvent étrangères, et ce faisant vers un modèle qui continuera à pénaliser le pavillon français, avec des billets choisis uniquement par le critère du prix.
Et ça, c’est loin d’être une bonne nouvelle…