La 54e édition du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace se tiendra très exactement dans un an, du 21 au 27 juin 2021. C’est encore bien lointain, certes, mais avec l’annulation en cascade de tous les événements aéronautiques successifs depuis le mois de mars, et notamment avec celui de Farnborough en juillet, le prochain salon du Bourget figure déjà comme le seul et unique rendez-vous d’envergure mondiale qui se tiendra depuis l’émergence du coronavirus.
Évidemment, il est encore extrêmement difficile d’imaginer à quoi pourra bien ressembler le salon du Bourget du « monde d’après », alors que les ruines d’une grande partie de l’industrie aéronautique mondiale seront encore fumantes, que les compagnies aériennes commenceront peut-être à envisager des jours meilleurs, et alors que les quatre coins de la planète seront très certainement encore en train d’affronter les conséquences d’une des plus graves récessions économiques.
Les industriels répondront-ils présents en nombre, pour qui, et avec quels moyens ?
La crise du transport aérien liée à la pandémie est sans aucun doute le plus grand choc qu’ait connu l’aviation depuis son invention il y a un peu plus d’un siècle. Mais aujourd’hui, le secteur doit faire face aux légitimes revendications environnementales sans cesse plus pressantes, mais aussi aux thèses de décroissance désormais bien à la mode en France et en Europe, à l’anti-mondialisme grandissant, aux relents d’anticapitalisme, au repli sur soi, aux simplifications intellectuelles…
Le salon du Bourget « du monde d’après » montrera peut-être que la pandémie aura finalement été un formidable accélérateur de l’histoire, à défaut d’être la simple empreinte d’un long pas en arrière.
Mais il devra alors surtout démontrer au plus grand nombre que l’aéronautique est un formidable moteur de l’innovation et qu’il reste un secteur d’avenir, quelles que soient les immenses difficultés qu’il continuera encore à affronter durant plusieurs années.
Ce sera finalement de très loin son principal enjeu, et peut-être son véritable atout.

