Les derniers résultats annuels publiés par Ryanair, la plus importante compagnie low-cost d’Europe sont décidément lourds de sens : bénéfice net en hausse de 10%, chiffre d’affaires en hausse de 8%, trafic en hausse de 9%, marge nette stable de 20%.
À titre de comparaison, avec ses 130,3 millions de passagers transportés l’année dernière, la compagnie irlandaise a battu le nombre de passagers du plus important groupe aérien en Europe, à savoir les huit compagnies constituant le groupe Lufthansa. Rien qu’avec ses 50 nouveaux Boeing 737-800 livrés en douze mois, Ryanair s’est aussi tout simplement offert plus de capacité que celle d’une compagnie comme Transavia France en très exactement 11 ans.
Non, la bulle annoncée il y a une décennie concernant le modèle low-cost en Europe n’a pas eu lieu. Le low-cost est même en train de devenir depuis quelques mois le modèle dominant, dépassant désormais la moitié du trafic intra-européen. Easyjet, Eurowings, Norwegian, Wizzair (qui réceptionnera son 100ème Airbus dans quelques jours), Vueling, Volotea… toutes ces compagnies sont en train de construire ce qui sera la règle en Europe dans les prochaines décennies.
Car il est clair que nombre de ces compagnies low-cost vont participer à la prochaine consolidation du transport aérien européen, de plus en plus nécessaire face aux risques de surcapacité et dans un contexte de factures carburant en augmentation. Un récent rapport* publié par le think tank CEPS (Centre for European Policy Studies) à Bruxelles souligne même que le transport aérien low-cost favorise l’intégration européenne.
Mais pendant ce temps, Air France-KLM cherche désormais son nouveau président et l’intersyndicale d’Air France veut « immédiatement » reprendre les discussions sur les salaires. Les compagnies low-cost européennes n’ont qu’à bien se tenir…
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(*) Low-Cost Airlines – Bringing the EU closer together : étude à télécharger sur le site du CEPS en cliquant ici !