À la suite de la polémique dans le monde de l’automobile qui a contraint le président du directoire de PSA Philippe Varin à renoncer à sa retraite chapeau de 21 millions d’euros, les syndicats d’Air France dénoncent la politique de retraite surcomplémentaire de la compagnie, en grande difficulté financière.
Selon le Spaf, l’un des syndicats représentatifs des pilotes d’Air France, la compagnie aurait accumulé 119 millions d’euros depuis 2005 dans le cadre du régime de retraite chapeau. Cette somme, qui ne figurerait pas dans les comptes de la compagnie d’après Sud Aérien, serait réservée à au moins 37 cadres dirigeants d’Air France à l’exclusion du patron d’Air France KLM, dont le bénéfice au régime de retraite chapeau a été rejeté par le conseil d’administration du 16 novembre 2011.
De son côté, Sud Aérien indique que la compagnie a provisionné, entre 2005 et 2011, 98 millions d’euros dont peuvent bénéficier 30 cadres d’Air France. « Les hauts cadres en question touchent à vie entre 35 et 40 % de leurs rémunération moyenne annuelle des trois dernières années d’activité avec pour seule condition d’ancienneté, être resté 7 ans à Air France ». Pour illustrer ces propos, le syndicat cite l’ancien patron d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta, qui « a ainsi décidé de liquider sa retraite en 2009. Sa rémunération les 3 dernières années d’activité était autour de 1,2 M€…. Il touche donc une retraite à vie de 420 à 480 000 euros !!!!! »
Les deux syndicats demandent la disparition du régime de retraite chapeau et la répartition de la somme approvisionnée entre les salariés de la compagnie, soit 2 000 euros par salariés selon les calculs de Sud Aérien.
Air France se défend
Air France a répondu à tous ces éléments. La compagnie indique que le régime de retraite chapeau ne comptait plus aucun nouvel entrant depuis le 1er janvier 2013 et qu’il ne faisait « plus l’objet de financement dédié » depuis deux ans. En revanche, un dispositif de retraite complémentaire a été mis en place en 2006 et s’applique à plus de 25 000 salariés.
Par ailleurs, la compagnie a affirmé que « le chiffre évoqué par la presse est sans commune mesure avec la réalité : une provision dont le montant actuel total est de 13 millions d’euros a été constituée dans le passé. »
Enfin, Air France a souligné que la catégorie des cadres dirigeants avait été la seule pour laquelle les salaires avaient diminué depuis la mise en place de Transform. Ainsi, Alexandre de Juniac aurait vu sa rémunération variable diminuer de moitié et Frédéric Gagey n’a pas profité d’une évolution de son salaire en prenant ses fonctions de PDG.