La très forte position de la BAA (British Airport Authority) sur le marché des aéroports britanniques avait déjà attiré l’attention de l’OFT (Office of Fair Trading) britannique, un organisme de régulation de la concurrence. Mais l’OPA de Ferrovial et le feu vert de la Commission Européenne ont obligé l’institution à révéler ses plans le 25 mai : elle envisage d’évaluer le marché des aéroports britanniques, ce qui pourrait mener à sa restructuration.
L’OFT a en effet constaté que la BAA, qui gère sept aéroports en Grande-Bretagne, dont celui de Londres Heathrow, contrôlait à elle seule 63% du flux des passagers arrivant et sortant du royaume. Cette part monte à 86% dans la région de l’Ecosse et frôle le monopole dans l’agglomération londonienne avec 92%.
Cette situation ne pouvait qu’attiser la curiosité de l’OFT, organisation professionnelle indépendante chargée de veiller à ce que les marchés évoluent dans l’intérêt des consommateurs. Selon elle, un marché qui fonctionne correctement est ouvert, juste et laisse place à la compétition. Or la position de la BAA à Londres, notamment, lui en laisse peu.
Les compagnies low-cost Ryanair et easyjet ont immédiatement salué l’initiative, arguant que la récente décision de la BAA d’augmenter les dividendes de ses actionnaires pour contrer l’OPA de Ferrovial prouvait qu’elle abusait de sa position dominante pour engranger toujours plus de bénéfices. Cependant, l’OFT ne s’est pas encore décidée. Elle devrait faire une annonce plus détaillée à ce sujet au cours du mois de juin. Si elle devait se pencher sur le dossier des aéroports britanniques et décider qu’il n’était pas équitable, la structure du secteur aéroportuaire en Grande-Bretagne pourrait être entièrement revue.