Le vol 1549 de US Airways peut réellement être qualifié de miracle. Le NTSB a rendu le 4 mai son rapport final sur l’accident de l’Airbus A320 de la compagnie américaine, qui a dû amerrir d’urgence sur l’Hudson après que ses moteurs ont ingéré des oiseaux et perdu la quasi-totalité de leur puissance le 15 janvier 2009. Il valide la décision de l’équipage, qui a garanti les plus grandes chances de survie aux occupants.
Le vol 1549 d’US Airways avait en effet décollé depuis quelques minutes de l’aéroport new-yorkais de La Guardia pour Charlotte lorsqu’il a croisé une formation d’oies du Canada. Chacun de ses moteurs a ingéré au moins l’un de ces oiseaux et perdu sa puissance. Le commandant de bord, aux commandes, a alors choisi d’amerrir sur l’Hudson plutôt que de tenter de se dérouter vers un aéroport à proximité. Le NTSB a salué le professionnalisme de l’équipage qui a ainsi réussi à sauver les 155 occupants de l’A320 (150 passagers et cinq membres d’équipage).
La prouesse est de taille. Tout d’abord, l’ingestion est survenue deux minutes après le décollage, à 2 700 pieds d’altitude, alors qu’elle intervient généralement vers 500 pieds. Les oies du Canada pèsent de plus en moyenne 3,5 kg, ce qui dépasse largement les standards définis pour les certifications des réacteurs. Enfin, les standards de la FAA dans le cadre d’un amerrissage forcé ne sont pas adaptés, notamment parce qu’ils ne prévoient pas la perte de puissance de deux moteurs, et les équipages ne sont pas suffisamment entraînés. Le choc de l’amerrissage a rendu inutilisables des toboggans situés à l’arrière de l’appareil.
Le rapport précise que l’appareil aurait pu théoriquement retourner sur La Guardia, mais le NTSB a reconnu que la décision d’amerrir était celle qui offrait le plus de chance de survie aux occupants. La gestion exemplaire de l’accident par les pilotes leur ont de plus permis de garder jusqu’au bout le contrôle de l’appareil, malgré la submersion de travail qui en a résulté.
La chance était également au rendez-vous : l’A320 en service, immatriculé N106US, était certifié pour des opérations EOW (Extended OverWater). Il était ainsi doté d’un équipement optionnel non demandé sur une liaison du type New York – Charlotte, dans lequel les toboggans peuvent notamment se transformer en canaux de sauvetage. L’organisme américain estime que, sans eux, plusieurs des 64 passagers qui ont trouvé refuge sur les toboggans situés à l’avant de l’appareil auraient pu se noyer, à la suite d’un possible choc thermique qui aurait pu être causé par l’immersion dans l’eau à 5°C.
Le NTSB a publié trente-cinq recommandations de sécurité. Il a cependant reconnu qu’aucune solution viable ne pourrait être trouvée par la modification des réacteurs pour éviter ce genre d’ingestion.