Le NTSB a organisé deux conférences de presse ce week-end pour communiquer ses premières observations dans l’enquête sur l’accident du Q400 de Colgan Air. L’analyse des enregistreurs de vol de l’appareil, retrouvées le 13 février, a révélé que l’équipage avait laissé le pilotage automatique enclenché durant l’approche, bien qu’il ait remarqué une importante formation de glace sur les ailes et le pare-brise du turbopropulseur.
Le bureau américain chargé de la sécurité du transport a toutefois précisé que rien ne prouvait actuellement que les pilotes avaient commis une erreur. Le NTSB et la FAA recommandent en effet d’opter pour le pilotage manuel lors de conditions givrantes afin que les PNT puissent mieux sentir le comportement de l’appareil et ainsi mieux identifier d’éventuels problèmes – notamment le lieu de formation de la glace. Mais il ne s’agit que d’un avis, réduit aux conditions givrantes « sévères » par la FAA, et pas d’une obligation. Le FDR montre également que le système de dégivrage était en marche.
L’analyse des enregistreurs a également permis de mieux appréhender le déroulement de l’accident. Vingt-six secondes avant l’atterrissage, le « stick shaker » et le « stick pusher », indiquant le décrochage, se sont déclenchés, désengageant le pilote automatique. L’appareil a immédiatement subi un tangage sévère, de 31° vers le haut puis 45° vers le bas, ainsi qu’un important roulis, de 46° vers la gauche puis 105° vers la droite. Il aurait également perdu 243 mètres d’altitude en cinq secondes, passant de 548 à 304 mètres (de 1 800 à 1 000 pieds). Il s’est écrasé à plat et, pour une raison indéterminée, dos à l’aéroport.
Le vol 3407 de Continental Airlines, opéré par Colgan Air, avait décollé de Newark le 12 février et devait atterrir à Buffalo. Le Q400 de Bombardier, qui avait été livré en avril 2008, s’est écrasé sur une maison de Clarence Center, à une dizaine de kilomètres de la piste, alors qu’il était en approche. On dénombre cinquante victimes : les quarante-cinq passagers, dont un pilote qui n’était pas en service, les quatre membres d’équipage et une personne au sol. L’enquête se poursuit.