Jet Airways et Air Sahara resteront dissociées. Les deux compagnies indiennes se sont pas parvenues à conclure un accord définitif quant à leur fusion, alors que le délai accordé pour l’approbation de la transaction par les autorités gouvernementales et sa réalisation expirait le 21 juin. Sahara Group a donc récupéré le contrôle de sa compagnie et celle-ci a repris ses opérations normales à minuit le soir même.
L’accord aurait échoué en raison de la volonté de Jet Airways de faire baisser le prix de l’acquisition. 500 millions de dollars ont paru finalement un montant un petit peu excessif à la compagnie acheteuse. Son Président Naresh Goyal n’avait pas non plus obtenu l’autorisation du gouvernement indien de siéger au conseil de direction d’Air Sahara.
Le plus important accord jamais conclu dans l’histoire de l’aviation indienne avait été annoncé le 19 janvier dernier et prévoyait le rachat d’Air Sahara par Jet Airways pour constituer, en première étape, un partenariat stratégique avec deux marques qui évoluerait ensuite vers une fusion pure et simple. Jet Airways aurait alors repris les appareils, le réseau et la flotte d’Air Sahara et possédé près de 50% des parts du marché de l’aviation indienne.
A présent qu’elles volent de nouveau seules, les deux compagnies continuent leurs discussions, mais devant les tribunaux. L’échec de la fusion s’est en effet accompagné de son lot de déchirements. Jet Airways souhaite récupérer l’acompte versé à Air Sahara et l’investissement pour mettre la compagnie à niveau : un montant estimé à plus de 100 millions de dollars et qui représenterait plus de 7% de son chiffre d’affaires.
Air Sahara, elle, voudrait obtenir des dommages et intérêts pour cette fusion manquée : la gestion était en effet contrôlée par Jet Airways qui a annulé des vols pour remplir les siens et immobilisé des appareils pour des opérations de maintenance importantes. Elle compte également récupérer d’ici le mois d’août l’un de ses Boeing 767 loué à Jet Airways afin de pouvoir réintroduire son service vers Londres. Et menacer ainsi doublement celui de Jet Airways… Le redécollage est pour le moins incertain.