Si Virgin America veut décoller, elle va devoir accepter des concessions. Le Department of Transportation (DoT) américain a donné son accord préliminaire à la start-up le 20 mars pour le lancement de ses opérations domestiques au milieu de l’été. Mais l’accord ne sera définitif que si la compagnie met en place tous les changements qu’elle avait proposés dans sa tentative de sauvetage au mois de janvier, c’est-à-dire la reconfiguration de sa structure d’actionnariat et de direction.
Le transport aérien américain craint en effet Richard Branson et son empire. Alors lorsqu’il a décidé de partir à la conquête du ciel des Etats-Unis en décembre 2005, les boucliers se sont levés de tous les côtés. Celui des compagnies aériennes américaines tout d’abord, qui, peu enclines à se montrer accueillantes face à une low-cost d’un nouveau genre qui vient rogner leurs parts de marché, ont tout fait pour retarder son lancement. Elles ont ensuite trouvé un appui en le DoT, organisme étatique chargé de veiller à la citoyenneté américaine des nouvelles compagnies.
Celle-ci avait en effet été reconnue à Virgin America au mois de décembre 2006 mais un problème subsistait : moins de 75% de ses fonds provenaient d’organismes américains dans la structure d’actionnariat constituée du consortium VAI Partners et du groupe Virgin. La jeune start-up avait alors déposé un recours en appel le 10 janvier, proposant une modification profonde de son organisation.
Pour se lancer, elle va à présent devoir remplacer Fred Reid (photo), l’actuel Président exécutif. Les changements incluent également la restructuration du Conseil d’Administration afin d’y diminuer le nombre de représentants étrangers, la révision des accords de prêts avec le groupe Virgin, de celui sur la licence commerciale pour assurer son indépendance vis-à-vis de Virgin Atlantic et le retrait du droit de veto du groupe britannique sur certains contrats.
Si Virgin America amende en plus certains accords et promet de notifier au DoT tout nouvel investissement non américain, elle obtiendra son accord définitif pour lancer ses opérations au milieu de l’été depuis l’aéroport international de San Francisco. Sa première liaison sera à destination de New York JFK. La compagnie devrait ensuite étendre son champ d’action à Los Angeles, San Diego, Las Vegas et Washington. Elle devrait recevoir la certification de la FAA (Federal Aviation Administration) sous peu, l’audit ayant été achevé au mois de décembre sur la satisfaction de l’institution américaine chargée de veiller à la sûreté du transport aérien. Virgin America a déjà inauguré et baptisé son premier appareil de sa flotte de 34 Airbus A319 et A320. Le Jefferson Airplane n’attend qu’une chose depuis le 12 octobre : des passagers.