L’indépendance de Spirit Airlines aura été de courte durée. Cinq mois après être sortie de la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, la compagnie ultra low-cost a été contrainte de replonger. Elle s’est de nouveau placée sous sa protection le 29 août, pour mener une restructuration complète et « renforcer ses fondations et son avenir ». Ce n’est pas une surprise : elle avait déjà annoncé il y a quelques jours qu’elle doutait de sa capacité à poursuivre son activité durant les douze prochains mois, notamment en raison de la transformation du marché (concurrence en hausse, frilosité des voyageurs en lien avec la politique économique des Etats-Unis).
Spirit Airlines avait déjà passé plusieurs mois sous chapitre 11, de novembre 2024 à mars 2025, mais la finalité était différente. Dave Davis, son nouveau président-directeur général, explique en effet que la précédente restructuration avait pour objectif de réduire la dette financée et lever des capitaux propres. Mais « il est devenu évident qu’il reste encore beaucoup à faire et que de nombreux autres outils sont disponibles pour positionner Spirit de manière optimale pour l’avenir », indique-t-il.
« Après avoir évalué en profondeur nos options et pris en compte les événements récents et les pressions du marché auxquelles notre secteur est confronté, notre conseil d’administration a décidé qu’un processus supervisé par le tribunal était la meilleure voie à suivre pour apporter les changements nécessaires à notre réussite à long terme. Nous avons évalué tous les aspects de notre activité et nous adoptons une approche globale dans laquelle nous serons beaucoup plus stratégiques en ce qui concerne notre flotte, nos marchés et nos opportunités afin de mieux servir nos clients, les membres de notre équipe et les autres parties prenantes », a-t-il poursuivi.
Sous cette nouvelle procédure, elle va repenser son réseau pour le réorganiser autour de ses marchés prioritaires, pour y offrir davantage de destinations et de fréquences, aux dépends de marchés plus secondaires. Spirit Airlines va également poursuivre le redimensionnement de sa flotte pour mieux s’adapter à la demande mais aussi à son futur réseau optimisé. Elle pourra ainsi réduire sa dette et ses baux, à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars par an.
La compagnie va également revoir sa structure de coûts mais continuera à prendre en compte les changements dans les habitudes de consommation des passagers, concernant ainsi son offre à trois options de voyage (elle vient de lancer une offre premium economy).