Carsten Spohr, le PDG du groupe Lufthansa, le résume ainsi : « 2024 a été une année en deux temps pour le groupe Lufthansa », avec un premier semestre assez perturbé qui a pesé sur le résultat opérationnel du groupe et un second semestre très dynamique. Atteignant un nouveau chiffre d’affaires record de 37,6 milliards d’euros (+ 6%), Lufthansa voit toutefois son bénéfice opérationnel diminuer de 40 % et son bénéfice net se rétracter de 17,6 % (1,4 milliard d’euros).
La croissance du chiffre d’affaires s’explique par une hausse de la capacité au sein de toutes les compagnies du groupe. Cependant, plusieurs vents contraires ont fortement pesé sur la performance opérationnelle, principalement au premier semestre. Grèves, baisse des yields en raison d’une capacité plus importante de l’industrie, forte augmentation des coûts, livraisons retardées ont lourdement pesé sur Lufthansa, tandis que Brussels Airlines reconnaît également de vents contraires sur la période. En revanche, le second semestre a été marqué par une stabilisation des opérations là où il y avait des difficultés, de la croissance et une forte internationalisation (avec l’intégration d’ITA Airways).
Transformation chez Lufthansa
En 2025, Lufthansa va poursuivre sa transformation pour redresser ses finances. La grande priorité a été de stabiliser ses opérations, ce qui a déjà donné des résultats sur les deux premiers mois de l’année. City Airlines contribuera par ailleurs à mieux rentabiliser les vols européens. La croissance des capacités sera raisonnée et autour des 4 %, afin de continuer à soutenir la croissance du chiffre d’affaires, de gagner des parts de marché, tout en faisant face aux retards de livraisons d’avions et aux pressions constantes sur les coûts. « Nous considérons l’année 2025 comme une année de transition au cours de laquelle nous jetterons les bases d’une augmentation future de la rentabilité », explique Till Streichert, directeur financier de Deutsche Lufthansa. En parallèle, les activités de Lufthansa Technik et Lufthansa Cargo continuent de progresser.
Swiss en grande forme
De son côté, Swiss enregistre le deuxième meilleur résultat annuel de son histoire. « Les chiffres le prouvent : Swiss est forte, stable et saine », martèle la compagnie. Malgré une tendance à l’affaiblissement des yields liée à l’augmentation générale des capacités et des immobilisations prolongées de la flotte moyen-courrier en raison des pénuries de pièces détachées, Swiss constate que l’envie de voyage de ses clients reste dominante. Pour l’entretenir et rester leader sur le marché, elle va continuer d’investir près d’un milliard de francs par an (un milliard d’euros) dans son produit au sol et en vol.
Elle se prépare également à introduire un nouveau type avion à sa flotte : l’A350. Le premier appareil est en phase d’assemblage final et effectuera prochainement ses premiers vols, tandis que les formations des pilotes, des équipages de cabine et des techniciens ont débuté chez Swiss.
Résultat record pour Brussels Airlines également
De son côté, Brussels Airlines se félicite d’avoir enregistré un résultat opérationnel record, malgré un premier semestre difficile et son échec à trouver une solution de leasing pour augmenter ses capacités sur le réseau européen durant l’été. Cependant, malgré une baisse de 2 % de ses vols, elle a pu augmenter ses capacités de 1 % sur l’année grâce à l’ajout d’un Airbus A330 à la flotte. Grâce à des opérations stables et fiables, la compagnie a pu améliorer sa rentabilité.
« Nous avons été confrontés à de nombreux défis, en particulier au cours du premier semestre, qui nous ont empêchés de fonctionner comme prévu. Cependant, la seconde moitié de 2024 a été très positive. En 2025 la demande reste également élevée et nous avons des projets de croissance ambitieux pour cette année », indique Nina Öwerdieck, la directrice financière de la compagnie. Sa capacité est déjà assurée avec l’ajout prévu de deux appareils à sa flotte (un A330 et un A320) et un accord avec airBaltic, qui exploitera pour elle quatre A220 durant l’été. Elle travaille en parallèle sur les nouvelles cabines de sa flotte long-courrier, qui seront introduites à partir de 2027.