Le plan de redressement d’Alitalia se retourne contre la compagnie. Après avoir évité la faillite de justesse grâce à une recapitalisation, la compagnie italienne ne pourra peut-être pas appliquer comme elle l’entend le plan de restructuration visant à rétablir sa rentabilité. Depuis le 19 janvier, les employés de la compagnie sont en grève entraînant retards et annulations des vols.
Le réseau entier est touché et 121 vols ont été supprimés le 22 janvier. Les syndicats ont depuis obtenu une entrevue avec le gouvernement, prévue pour le 25 janvier, et ont appelé ce week-end à ne pas poursuivre la grève. Le mouvement continue cependant, se transformant ainsi en débrayage sauvage. Alitalia prévoit donc des perturbations accrues pour le début de semaine : elle estime à 250 les annulations de vols pour le 23 janvier.
Le plan de redressement contre lequel employés et syndicats se mobilisent a été lancé en automne 2004. Il prévoyait la suppression de près de 4.000 emplois et le remaniement total des activités d’Alitalia. La troisième phase a été lancée au mois de décembre 2005, quelques semaines après la recapitalisation de la compagnie nationale qui est alors devenue privée. Les syndicats accusent Alitalia de durcir le plan pour réduire davantage les coûts, violant ainsi les accords qui avaient été conclus sans pour autant améliorer la rentabilité.
Face à la privatisation et à l’augmentation des cadences de production, les syndicats ont également constaté une dégradation des conditions de travail pour toutes les catégories de personnel, pilotes, personnel navigant commercial ou personnel au sol. Ce dernier est celui qui connaît la situation la plus précaire car ses activités les moins rentables sont de plus en plus sous-traitées. Les licenciements ont de plus, selon eux, entraîné un appauvrissement des compétences nuisible à la sûreté de la compagnie.