Air France ne cesse de réfléchir à une solution pour endiguer ses pertes sur son réseau domestique. Fortement concurrencée par les grandes compagnies low-cost européennes, mais aussi, et surtout par le TGV, la compagnie cherche à améliorer la productivité de ses grandes radiales au départ d’Orly qui pèsent près de 500 millions d’euros sur ses résultats annuels.
L’une des solutions, révélée aujourd’hui par le quotidien économique Les Echos, consisterait à créer une structure dédiée, à coûts réduits, utilisant un certain nombre de ses monocouloirs Airbus « domestiques ». Les gains de productivité proviendraient essentiellement des PNT, recrutés sur la base du volontariat au sein du réseau court et moyen-courrier d’Air France, et qui effectueraient 25% d’heures de vol en plus (entre 650 et 700 hdv contre 560 aujourd’hui). Les Echos précise cependant que ces nouvelles conditions seraient proposées en échange d’un meilleur salaire.
Il ne s’agirait donc pas d’une véritable structure « low-cost », à l’instar des compagnies lancées en Espagne notamment (Clickair et Vueling pour Iberia), un projet également étudié pour le marché domestique de sa partenaire British Airways.
Une autre hypothèse envisagée depuis des mois est l’utilisation de sa jeune filiale française Transavia, spécialisée aujourd’hui dans la desserte de destinations « vacances » au départ de Paris et de province. Mais cette solution est difficilement réalisable, au regard du véritable modèle économique de la compagnie, du positionnement de sa marque (en France comme aux Pays-Bas), de sa flotte homogène tout Boeing et surtout des limites de ses prérogatives négociées auprès des syndicats d’Air France lors de son lancement.
Ces différentes hypothèses ne font que montrer qu’Air France n’est pas encore prête aujourd’hui à créer une véritable filiale à bas coût pour son réseau domestique, un marché qui sera nécessairement encore plus concurrentiel dans un proche avenir, notamment à cause d’une future guerre de prix née de l’ouverture à la concurrence du marché ferroviaire et de la multiplication des lignes intérieures d’easyJet et de Ryanair.
La disparition d’Air Inter était-elle finalement une si bonne solution pour Air France ?