Air France KLM ne surprend même plus. Le groupe franco-néerlandais a communiqué le 23 novembre des résultats pour le premier semestre 2006 (arrêté au 30 septembre 2006) qui feraient pâlir d’envie la plupart des compagnies américaines. Et pas seulement elles… Le résultat d’exploitation du groupe a atteint 979 millions d’euros, une hausse de 30,5% par rapport au premier semestre 2005. Après un excellent premier trimestre, un très bon deuxième trimestre et un mois d’octobre qui ne dément pas la tendance, Air France KLM maintient donc ses prévisions de réaliser cette année un résultat d’exploitation en « hausse sensible » par rapport à l’année fiscale 2005-2006.
Le résultat net affiche à première vue une forte baisse et tombe à 618 millions d’euros, contre 829 millions en 2005. Mais il tenait compte l’année dernière de la plus-value enregistrée sur la vente d’Amadeus. Si l’on en fait abstraction, le résultat net enregistre une hausse impressionnante de 50,7%. Air France KLM est toujours portée vers le haut par son activité passage. Le trafic a crû de 6,4% et l’offre de 5,1% ; le coefficient d’exploitation reste donc quasiment stable à 82,8%. Les compagnies du groupe ont transporté 38,7 millions de passagers.
Stratégies pour le futur
Point noir du groupe depuis quelques années, le fret demeure en perte de vitesse. Malgré une légère augmentation du trafic, le coefficient d’exploitation reste plutôt moyen, de 64,8%, et le résultat d’exploitation dégringole de 51%. Il est aujourd’hui de 22 millions d’euros contre 45 en 2005. La baisse de la demande en Asie, particulièrement vers le Japon, l’Inde et la Corée, due à la forte concurrence qui s’y développe est la grande responsable de cette chute.
L’impossibilité de redresser la situation du cargo vient aussi des appareils utilisés. Air France exploite en effet des Boeing B747-200F, âgés donc très gourmands en carburant. Le groupe a déjà pris les mesures pour y remédier : dès l’année prochaine, trois de ses appareils seront remplacés par des B747-400BCF (Boeing Converted Freighter) et entre 2008 et 2011 entreront en service des B777-200F.
La maintenance a également enregistré une baisse de son résultat d’exploitation. Air France KLM a donc décidé de se concentrer sur les activités à forte valeur ajoutée, comme la maintenance de réacteurs.
Les dossiers Transavia et Alitalia
La grande nouvelle de cette conférence de presse est la confirmation de la création d’une filiale dédiée au voyage de loisirs. L’étude du projet avait été annoncée le 17 novembre à la suite d’une fuite. La compagnie charter a cette fois un nom défini : Transavia.com France. Elle sera donc la transposition exacte de la filiale de KLM sur le marché français et proposera des vols charter et des vols réguliers, disponibles par les tour-opérateurs et en vente directe. Elle devrait desservir neuf destinations à l’été 2007, dont Agadir au Maroc et l’oasis de Tozeur en Tunisie, puis seize en 2008. Selon la présentation de Jean-Cyril Spinetta, le PDG d’Air France, 60% du marché se situe à Paris, d’où la décision de baser Transavia.com France à Orly Sud. Elle exploitera une dizaine de B737-800.
Il a également répondu aux rumeurs courant sur une fusion entre Air France KLM et Alitalia. Celle-ci est prévue de longue date. Depuis juillet 2001, date de l’adhésion de la compagnie italienne à SkyTeam plus exactement. Les deux parties sont actuellement en discussion mais Air France a réaffirmé que la fusion ne se ferait pas tant qu’Alitalia ne se serait pas redressée. Les espoirs sont donc assez minces : Alitalia a perdu 221,5 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année 2006. Le Président du Conseil italien Romano Prodi devrait s’entretenir du dossier avec Jacques Chirac le 24 novembre, lors du sommet franco-italien de Lucques.