Après quelques années d’absence au salon NBAA, Thales est revenu en force à Las Vegas avec une présentation des systèmes de génération électrique qui embarqueront à bord du nouveau Falcon 5X de Dassault, ainsi qu’avec un démonstrateur de cockpit particulièrement adapté à l’aviation d’affaires.
Thales monte à bord du Falcon 5X
Thales Avionics Electrical Systems (Thales AES) a été retenu par Dassault Aviation pour lui fournir l’ensemble des solutions de démarrage, de génération et de conversion électrique de son nouveau jet d’affaires à fuselage large. Chaque Falcon 5X sera ainsi équipé de deux générateurs-démarreurs pour les moteurs principaux (Silvercrest de Snecma), d’un générateur-démarreur pour le groupe auxiliaire de puissance (APU), de trois régulateurs électroniques, d’un convertisseur électronique de démarrage et de trois transformateurs redresseurs.
Regroupés sous l’appellation « TOpStart », ces systèmes sont organisés autour d’un boîtier baptisé SBU (Star Box Unit) qui assure la régulation des différentes fonctionnalités comme le démarrage des réacteurs de type « Smart Start », qui ne prélève par exemple que l’énergie réellement nécessaire et participe ainsi à l’allongement de la durée de vie des moteurs.
Guy Lefebvre, président de Thales AES nous a précisé à Las Vegas que toutes les fonctionnalités de ces systèmes avaient été conçues par Thales qui « vend des fonctionnalités et non plus de simples équipements ». Guy Lefebvre nous a également rappelé que le Falcon 5X était le second appareil civil après le 787 de Boeing, à bénéficier d’un système de démarrage entièrement électrique (pas de prélèvement d’air).
Rémi du Peloux, Responsable du programme F5X chez Thales AES, nous a également indiqué que les deux réacteurs Silvercrest du Falcon 5X pourront ainsi être redémarrés en vol jusqu’à une altitude confortable de 40 000 pieds (l’appareil étant certifié pour un plafond de 51 000 pieds). Très compacte, la SBU sera logée dans la soute pressurisée du nouveau jet d’affaires et est intégralement constituée de LRU. Autre précision, il s’agit du premier appareil de la gamme Falcon à opter pour des générateurs-démarreurs en courant alternatif (AC).
Les nouveaux générateurs-démarreurs de Thales ont déjà été testés sur trois réacteurs Silvercrest depuis le mois septembre à Villaroche et à Istres. Ils embarqueront également à bord d’un des moteurs qui sera testé en vol aux États-Unis avant Noël.
Le cockpit Avionics 2020 adapté à l’aviation d’affaires

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Le démonstrateur de poste de pilotage entièrement tactile Avionics 2020, qui était déjà présenté lors du dernier salon du Bourget, est particulièrement adapté au monde de l’aviation d’affaires.
Développé avec des pilotes, chercheurs, ingénieurs, psychologues, médecins et experts en matière d’interfaces homme-machine, ce cockpit très intuitif permet aux pilotes de se concentrer sur les tâches importantes de chaque phase du vol, et en particulier sur la navigation. Il s’agit d’une première étape vers la mise en œuvre du concept ODICIS (One Display for a Cockpit Interactive Solution) de Thales.
A la différence des vols réguliers de l’aviation commerciale, les pilotes d’avions d’affaires sont en effet amenés à desservir des aéroports qu’ils ne connaissent pas et très souvent avec des délais de préparation relativement brefs.
Damien Jugie, Responsable marketing Suite Avionique & Calculateurs de Thales, nous a précisé lors d’une démonstration, que ce type de cockpit permettait de simplifier les actions récurrentes et sans valeur ajoutée effectuées par l’équipage, comme le changement des différentes fréquences radio par exemple, tout en présentant le vol sous une « timeline », une représentation sous forme d’échelle du temps.
L’affichage des paramètres moteurs est même exclue de l’affichage par défaut en mode « croisière », bien que consultables à tout moment en un clic, car ne « présentant pas d’informations essentielles pour la conduite générale du vol ». En cas de panne, celle-ci s’affichera d’elle-même, comme les autres pages des systèmes.
Damien Jugie nous a également précisé que ce type d’ergonomie pourrait répondre à la demande des hélicoptéristes pour des cockpits de plus en plus réduits, les pilotes d’hélicoptères souhaitant pouvoir avoir une visibilité maximale vers l’extérieur.
Le cockpit Avionics 2020 vient par ailleurs de décrocher le prix Red Dot Design il y a quelques jours dans la catégorie « Best of the Best ».