L’édition 2023 du salon du Bourget était placée sous le signe du renouveau, en sortie de crise covid. L’édition 2025 devrait être le reflet d’un monde beaucoup plus complexe, marqué par les conflits géopolitiques et commerciaux et les enjeux de souveraineté. Les secteurs de la défense et du spatial prendront donc une place nouvelle, renforcée, la semaine prochaine, alors que les questions de recrutement resteront prégnantes. Mais quelles que soient les évolutions qui auront lieu la semaine prochaine, une chose est sûre aux yeux des organisateurs : le salon va encore progresser par rapport à 2023.
Tous les espaces sont en effet commercialisés. Le SIAE (Salon international de l’aéronautique et de l’espace) attend 2 400 exposants, de 48 pays, et indique que 332 chalets ont été réservés (contre 311 en 2023). Environ 150 aéronefs seront présentés au sol et en démonstration aérienne (une vingtaine). « Nous sommes au maximum de notre capacité », souligne Guillaume Bourdeloux, directeur général du SIAE, en précisant attendre 130 000 visiteurs professionnels.
L’importance du salon et du secteur peut aussi être mesurée selon le profil des délégations qui doivent y participer. Pour la première fois, la quasi-totalité du conseil de l’OACI sera sur place et les délégations institutionnelles seront deux fois plus nombreuses qu’en 2023 ; elles seront environ 300, dont 150 européennes. Sur le plan commercial, 83 des cent plus importantes sociétés aéronautiques mondiales seront présentes. Malgré les incertitudes liées à la politique américaine autour des droits de douane notamment, les Etats-Unis conserveront une présence très importante au salon, tandis que les sociétés asiatiques retrouveront leur place traditionnelle, quand elles étaient sous-représentées en 2023. L’Inde participera pour la première fois sous un pavillon fédéré. Les sociétés françaises représenteront quant à elles près de la moitié des exposants.
Des thématiques orientées vers la souveraineté
L’une des grandes nouveautés du salon est la mise en place d’un Paris Space Hub de 2 500 m². Près de 260 sociétés du secteur spatial seront présentes au salon, sur cet espace dédié ou sur leur stand, témoignant de l’importance du secteur, alors que l’Europe vient de retrouver son accès à l’espace. Selon Guillaume Faury, le président du GIFAS, 2025 sera « l’année du spatial » : « le spatial prend une envergure et une importance croissante. Nous attachons beaucoup d’importance à ce que l’Europe monte en puissance. »
Traditionnellement fort, le secteur de la défense voit une forte hausse du nombre d’exposants, liée à la montée en puissance des sujets sécuritaires et géopolitiques et des dépenses.
Un autre grand thème reste celui de l’emploi. Si le salon 2023 s’est ouvert dans un contexte de pénuries et avec un fort focus sur l’emploi, les tensions se sont légèrement relâchées depuis, explique Guillaume Faury. Elles existent toujours, mais « les difficultés à recruter ne figurent plus dans le top 3 des problématiques » abordées par les entreprises. Malgré tout, le focus recrutement restera très important lors des journées grand public (20, 21 et 22 juin), dans l’avion des métiers, un espace de 3 000m² dans le hall Concorde du musée de l’Air et de l’Espace, mais aussi sur les espaces exposants.
Enfin, le thème de la décarbonation reste prioritaire. Le salon du Bourget accueillera de nouveau le Paris Air Lab, un espace de 1 000 m², qui présentera la « trajectoire pour le futur » de l’aviation, alors que le sujet promet d’être dans toutes les discussions.