Alors que le transport aérien mondial fait toujours face à la pire crise de son histoire, de nouvelles compagnies aériennes sont, contre toute attente, en train de voir le jour un peu partout sur la planète. Certaines ont été imaginées bien avant le début de la pandémie, d’autres sont tout simplement les premiers fruits d’une crise qui offre nécessairement de nouvelles opportunités.
En Europe, le nombre de projets de compagnies aériennes naissantes, ou bientôt lancées, ne cesse de croître : EGO Airways en Italie, Heston Airlines en Lituanie, World2Fly (groupe Iberostar) et Canarian Airways en Espagne, Play en Islande. Elles seront suivies par SkyAlps en Italie, Flypop au Royaume-Uni, Flyr et Norse Atlantic Airways en Norvège, ce dernier projet ne manquant pas de faire particulièrement grincer des dents au regard des récents déboires de Norwegian Long Haul sur tout le continent.
Le phénomène sera même encore plus rapidement visible de l’autre côté de l’Atlantique, avec des compagnies aériennes plus ambitieuses. Citons évidemment la très attendue Breeze Airways de David Neeleman, le fondateur de JetBlue, mais aussi les compagnies Global Crossing Airlines (GlobalX), Avelo Airlines (ex-XTRA Airways), AspenJet, ou encore Connect Airways (Canada). La crise aura même largement contribué aux idées de grandeur de petits transporteurs déjà existants, à l’instar d’Eastern Airways aux États-Unis ou de Flair Airlines au Canada.
Toutes ces compagnies aériennes ont des modèles économiques disparates, mais toutes entendent évidemment tirer avantage de la situation financière de leurs concurrentes, souvent très endettées, moins agiles et contraintes à des choix d’attrition. Et toutes vont également profiter des effets de la crise au niveau de leurs coûts d’exploitation, avec des avions disponibles à moindres frais et des personnels expérimentés rendus disponibles par les difficultés ou la disparition des autres.
La crise dure malheureusement bien plus longtemps que ce qui avait été imaginé dans les pires scénarios l’année dernière, en particulier en Europe. La destruction de valeur engendrée va nécessairement peser encore plus fortement, et encore plus durablement, sur les coûts de tout l’écosystème du transport aérien. Les aides financières, aussi massives soient-elles, ne pourront venir combler l’absence de réelles mesures de réduction de coûts sur le long-terme. Et si certaines compagnies aériennes ont décidé de simplement gérer la crise pour survivre, sans finalement vraiment remettre en cause leur modèle économique, d’autres vont incontestablement venir dessiner le monde du transport aérien de demain.

