La 20ème édition du salon MRO Europe qui s’est tenu à Londres la semaine dernière a une nouvelle fois montré à quel point le secteur de la maintenance aéronautique était en train de se transformer. Évidemment, face a l’arrivée des appareils de nouvelle génération, les différents acteurs ne sont pas logés à la même enseigne et en particulier les MRO indépendants, c’est-à-dire les sociétés ne dépendant ni d’une compagnie aérienne, ni d’un avionneur ou d’un équipementier (OEM).
Car avec la stratégie des avionneurs à vouloir considérablement augmenter leur part de marché dans les prochaines années, il est clair que les sociétés de maintenance indépendantes vont devoir adopter de nouvelles stratégies pour ne pas trop subir, voire ne pas complètement disparaître pour les plus petites d’entre elles.
Certaines adopteront nécessairement une stratégie de fusions & acquisitions (M&A) pour augmenter leur taille et leur gamme de services, tout en continuant à lutter drastiquement au niveau des prix pour rester concurrentielle. C’est par exemple ce qui vient de se produire en France avec le rachat d’EAS par Enhance Aero.
D’autres, de taille plus importante, chercheront de nouveaux partenariats avec des OEM, à l’image du réseau Airbus MRO Alliance (AMA), dévoilé au Bourget et auquel participent Sabena Technics, AAR ou Aeroman, et qui dépassent de loin les plus anciens programmes intégrés de type FHS (Airbus) ou GoldCare (Boeing).
Des sociétés MRO indépendantes chercheront aussi à se spécialiser davantage, en se positionnant encore plus sur les cabines, les conversions ou les fins de période de lease par exemple, bien plus lucratives et toujours promises à un avenir radieux.
Mais certaines d’entre elles se montreront encore plus originales en adoptant une véritable stratégie de gestion d’actifs, à l’image de l’estonienne Magnetic MRO, qui peut ainsi intervenir à chaque niveau du cycle de l’avion, par exemple lors d’un changement de propriétaire accompagné d’un contrat de location rattaché.
Finalement, si les loueurs d’avions de ligne ne se sont pas encore vraiment intéressés au secteur de la MRO, la réciproque pourrait bien devenir une réalité dans les toutes prochaines années.

