Dernier grand événement aéronautique de l’année 2022, MEBAA Show se tient cette semaine sur la vaste plateforme aéroportuaire de Dubai World Central (DWC). Après une pause imposée de 4 ans en raison de la pandémie de Covid-19, le grand salon dédié à l’aviation d’affaires du Moyen-Orient revient logiquement en force, avec 95 pays présents et l’ensemble des avionneurs bien visibles sur le statique.
Il faut dire que le contexte est particulièrement favorable. Dubai World Central est désormais la principale destination pour l’aviation d’affaires au Moyen-Orient, devant l’aéroport de Tel-Aviv. Son terminal dédié à l’aviation d’affaires a connu un rebond de 300% en 2020, suivi d’une progression de 121% en 2021, et la tendance reste la même pour 2022. Certes, la tenue d’événements importants dans la région comme l’Expo universelle, l’organisation de la COP27 ou maintenant la Coupe du Monde de football ont eu un rôle certain, mais la tendance est de toute façon bien là. Depuis la levée des restrictions de voyage et la reprise induite des vols commerciaux réguliers, la demande de vols charters en jet d’affaires ne faiblit pas vraiment, une tendance portée par la multiplication des voyages de personnes dites « de haute valeur » (millionnaires et milliardaires) dans la région, y compris en provenance de Russie.
C’est d’ailleurs à Dubaï que se posera prochainement le tout premier Airbus A220 avec un aménagement VVIP (ACJ TwoTwenty) grâce à Comlux et le groupe hôtelier Five. C’est aussi dans la région que viendront une partie des premiers Falcon 6X de Dassault Aviation l’année prochaine, alors que le nouveau centre MRO d’Execujet, qui ouvrira son hangar très bientôt, est lui déjà bien visible à proximité du salon MEBAA.
Mais le sujet de la décarbonation de l’aviation est lui aussi très présent durant cette édition du salon MEBAA cette année. Les récentes attaques contre l’aviation privée, en particulier en France, ont clairement marqué les esprits ici aussi, d’autant qu’une partie importante des vols assurés en jets d’affaires depuis la région ont souvent pour destination l’Europe.
Les carburants d’aviation durables (SAF) sont désormais un sujet incontournable pour le secteur, même si les producteurs et distributeurs avouent, à demi-mot qu’il n’est tout simplement pas encore disponible dans les aéroports de la région. Le Moyen-Orient, et les pays du GCC en particulier, n’est a fortiori pas la région la mieux placée pour être la locomotive du remplacement des énergies fossiles à très court terme, même si elle en prendra de toute façon le chemin, ne serais-ce que pour venir répondre aux besoins de l’aviation commerciale, les opérateurs s’y étant pleinement engagés.
En attendant, le Moyen-Orient va certainement se monter exemplaire dans les mécanismes de compensation carbone, avant de se lancer aussi dans le remplacement des flottes anciennes par des jets d’affaires de nouvelle génération. On l’aura compris, la région sera même l’un des moteurs de la croissance du secteur durant les prochaines années, et en particulier pour les appareils haut de gamme… Une très bonne nouvelle pour les avionneurs, équipementiers et sociétés de complétion.

