Le Boeing 777-200LR, l’avion commercial au plus long rayon d’action est rentré le 7 août à Seattle après être passé par 24 villes dans 17 pays. Parti de Montréal le 9 juin pour sa présentation au Salon du Bourget à Paris durant une semaine, il a effectué un tour du monde en 61 jours, baptisé « Going the distance ».
Ceci n’était pas uniquement un voyage d’agrément et les étapes n’étaient pas toutes innocentes… Ainsi, parmi les villes visitées se trouve Islamabad, la capitale du Pakistan. Or Pakistan International Airlines est le client de lancement de l’appareil, qui doit recevoir deux exemplaires du Worldliner. Le B777-200LR a également décollé de Montréal, siège social d’Air Canada qui a l’intention d’acquérir un nombre encore indéfini d’appareils. Il est allé à Taipei, capitale de Taïwan et base de la compagnie EVA Air qui hésite à maintenir son intention d’achat passée en 2000 pour trois exemplaires, et à Doha, siège de Qatar Airways qui est un autre client du modèle. Plusieurs étapes ont été marquées en Inde, l’une à New Delhi, siège social d’Air India qui a signé une lettre d’intention en avril 2005 pour cinq appareils, l’autre à Bombay pour marquer le coup avec l’autre client du pays, Jet Airways. Le Worldliner est aussi allé visiter la Chine, gros client de Boeing en ce moment, Sydney et Londres pour suggérer l’idée de son exploitation sur la route des kangourous (Sydney-Londres), British Airways et Qantas ayant respectivement annoncé la modernisation de leur flotte long-courrier à moyen terme.
Dernière version de la famille « Triple Sept », le B777-200LR possède un rayon d’action record dans l’aviation commerciale de 9.420 nm (17.446 km), ce qui correspond à environ dix-neuf heures de vol. Il peut donc théoriquement se rendre pratiquement partout dans le monde sans avoir besoin d’effectuer une escale. Il est ainsi capable de relier d’une traite Londres et Perth ou New York et Singapour. Ce voyage d’affaires pourrait bien rapporter quelques contrat à Boeing : au fur et à mesure de son périple, le Worldliner a en effet reçu des réactions « extrêmement positives » selon Lars Andersen, vice-président et directeur du programme 777. Cependant, il doit encore effectuer des vols pour obtenir une certification que le constructeur américain attend pour la fin de l’année.