C’est un vrai vent d’optimisme qui a soufflé à Dubaï lors de l’assemblée générale annuelle de l’IATA. L’année 2024 va définitivement terrasser la pandémie, avec près de 5 milliards de passagers, près de 1000 milliards de dollars de chiffre d’affaires et plus de 30 milliards de dollars de bénéfices pour les compagnies aériennes.
Les passagers n’ont pas écouté ceux qui prônent la décroissance pour lutter contre le changement climatique, préférant voyager et croire en l’avenir et à celui du transport aérien qui continuera à réduire ses émissions de façon continue dans les prochaines décennies, avec le développement des carburants durables (SAF), la modernisation des flottes, l’arrivée de technologies de rupture à partir de 2035…
Ils n’ont pas entendu non plus ceux qui prédisaient que le voyage d’affaires allait disparaître avec la généralisation des visioconférences et des outils numériques au travail, même si certains comportements ont un peu évolué après la pandémie, à l’image du « bleisure travel ».
Et tous ont pu constater que leur vol était plein, les compagnies aériennes affichant des taux de remplissage équivalent à ceux de 2019 (82,5% en moyenne) et alors que les prix des billets d’avion restent à un niveau particulièrement élevé.
Car il n’y a véritablement plus assez d’avions pour tout le monde, la demande étant aujourd’hui très largement supérieure à l’offre. Les livraisons d’avions commerciaux sont toujours freinées par les problèmes rencontrés depuis des mois sur la supply chain des OEM, par les problèmes de qualité chez Boeing, et alors que les montées en cadences programmées représentent des défis encore plus grands pour les prochaines années.
La forte demande d’avions monocouloirs constatée juste avant la fin de la pandémie s’est même propagée aux avions gros-porteurs depuis maintenant plus d’un an et la tendance n’est pas au ralentissement. L’AGM de l’IATA a d’ailleurs été l’occasion de diverses annonces conséquentes quant à de futures commandes qui seront annoncées dans les prochains mois, à l’instar de celle de Qatar Airways (200 appareils), de Cathay Pacific (remplacement d’une quarantaine d’A330), de Korean Air (30 nouveaux appareils), de Royal Air Maroc (une partie des 200 avions qui seront commandés avant le mois de septembre seront des gros-porteurs), voire de la Chine (100 A330neo seraient en négociation). British Airways doit également poursuivre le renouvellement de sa flotte (remplacement de plus d’une quarantaine de 777-200ER), tout comme Brussels Airlines et surtout Turkish Airlines (une nouvelle commande en préparation pour Boeing, avec une cinquantaine de gros-porteurs).
Christian Scherer, désormais directeur général des avions commerciaux d’Airbus, avait prévenu l’année dernière que le segment de gros-porteur allait connaître aussi un vrai revirement entre offre et demande. Nous y sommes.
			

