EBACE, le grand salon européen de l’aviation d’affaires qui se tient actuellement à Genève est aussi le lieu incontournable pour pouvoir prendre la température d’un secteur qui, on le rappelle encore, n’est pas au meilleur de sa forme depuis près d’une décennie. Pourtant des signes plutôt encourageants apparaissent çà et là, annonciateurs de jours meilleurs, en particulier pour les avionneurs qui affichent des backlogs souvent au plus bas.
Le trafic européen est tout d’abord en train de retrouver de la vigueur, avec six mois consécutifs de hausse, atteignant des chiffres comparables à ceux de l’année 2011, comme l’a rappelé Brandon Mitchener, le nouveau patron de l’EBAA (European Business Aviation Association). Si l’on prend l’exemple de la plateforme du Bourget, le principal aéroport du continent pour ce segment, le nombre de mouvements affiche une hausse de plus de 7% pour les quatre premiers mois de l’année.
Cette embellie est également accompagnée par l’apparition de nouveaux modèles économiques visant à optimiser l’utilisation des aéronefs, voire à développer de toutes nouvelles activités utilisant des avions d’affaires. Citons par exemple l’arrivée massive des brokers avec des applications en ligne pour remplir des avions volant à vide sur l’activité charter, ou encore l’émergence des jets de petite taille qui sont venus remplir une niche jusqu’ici occupée par des avions turbopropulsés.
Ces derniers ne sont par ailleurs pas en reste, avec la nouvelle réglementation EASA concernant le transport de passagers en monomoteur à turbine pour les vols en condition IFR (CAT SET-IMC) et qui, avec des coûts opérationnels sans équivalent, pourront permettre à de véritables compagnies aériennes de desservir plus de 2000 aéroports et aérodromes sur le continent, trois fois plus que pour les jets.
Évidemment, la sortie du Royaume-Uni de l’UE, pour l’instant programmée pour le 30 mars 2019, devrait avoir un impact négatif sur le secteur, et surtout pour les opérateurs britanniques qui effectuent une très importante part de leurs vols vers le continent et perdront de fait leur CTA européen. Autre sujet de préoccupation, des premiers signes de pénurie possible de main-d’oeuvre qualifiée, comme vient de le révéler une étude publiée par le cabinet Korn Ferry Hay Group.
Car ne l’oublions pas, le secteur de l’aviation d’affaires est beaucoup plus important qu’on ne l’imagine généralement, avec ses quelque 371 000 emplois directs et indirects en Europe et près de 100 milliards d’euros générés sur le continent chaque année. Il ne manque vraiment plus qu’un vrai retour à la croissance.
 
			 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
