Cette 54e édition du salon du Bourget est évidemment plus que jamais tournée vers les efforts de décarbonation de l’aviation. Conception de nouvelles motorisations, électrification, piles à combustible, production de carburants d’aviation durables, technologies des batteries, hydrogène, nouveaux matériaux plus légers… toutes ces innovations sont mises en lumière au Bourget pour permettre au transport aérien mondial de remplir son objectif de réduction des émissions carbone.
Mais les opérateurs et les compagnies aériennes peuvent déjà agir avec des résultats très concrets, pour réduire de façon plus rapide leurs émissions. Car au grand dam des militants écologistes les plus nerveux, le renouvellement des flottes est un levier extrêmement important dans la course au net zéro. Les files d’attente des livraisons, qui atteignent déjà des records chez Airbus et Boeing, ne pourront logiquement que s’allonger compte tenu des enjeux pour les prochaines années. La commande massive de 500 monocouloirs de la famillle A320neo d’Airbus signée lors du premier jour du salon en est un exemple frappant, avec des avions qui seront produits dans plus de dix ans.
On le sait, l’aviation d’affaires est particulièrement attaquée en France depuis quelque temps pour des raisons qui semblent assez éloignées des enjeux climatiques, avec 0,04 % des émissions globales de carbone (2% pour la totalité de l’aviation). Or comme l’expliquait le président de Boeing Business Jet à Genève il y a quelques semaines, le simple fait de livrer des 737 MAX pour remplacer des avions plus anciens dans l’aviation commerciale, et au rythme actuel, permet à lui seul de gommer la totalité des émissions carbone de toute la flotte de jets d’affaires actuellement en service. C’est une réalité et c’est sans compter ceux produits par son concurrent européen.
Par ailleurs, la modernisation des flottes va bien plus loin que le renouvellement des appareils. Les deux grands avionneurs proposent de multiples « mods & upgrades » permettant à chaque fois de réduire la consommation des appareils un peu plus anciens (ajout de winglets, mise à jour logicielle pour pouvoir effectuer du single engine taxiing, fonctionnalité d’optimisation de trajectoire comme la solution DPO – Descent Profile Optimisation d’Airbus. Et à cela s’ajoute tout le potentiel de l’écosystème entièrement connecté qui est en train de se mettre en place.
Le secteur n’a bien évidemment pas attendu les pressions des écologistes pour continuellement innover dans le but de réduire la consommation en carburant des avions, et donc leurs émissions induites. C’est même une réalité vieille comme l’histoire de l’aviation, et c’est certainement moins vrai pour beaucoup d’autres moyens de transport…
