Une nouvelle semaine difficile s’achève pour le F-35 Joint Strike Fighter, qui a, une fois de plus, fait parler de lui dans les médias. Rétrospective.
Vendredi 3 février, le premier des six F-35 cloués au sol depuis la fin du mois de janvier à la base aérienne d’Edwards (Californie) peut finalement reprendre ses essais en vol. Une quinzaine d’avions avaient été interdits de vol pour cause de dysfonctionnement du parachute situé sous le siège éjectable du pilote. Il n’y avait certes pas danger de mort pour le pilote, mais des difficultés supplémentaires en cas d’éjection de l’appareil. Les cinq autres F-35 de la base sont progressivement équipés des nouveaux parachutes fabriqués par le spécialiste britannique Martin Baker. Il en va de même pour les neuf avions de la base d’Eglin (Floride) et des trois qui sortiront bientôt de l’usine de Fort Worth (Texas).
Lundi 6 février, deux sénateurs, John McCain et Carl Levin contestent la décision du secrétaire d’Etat américain à la Défense Leon Panetta de lever la période probatoire de la version STOVL du F-35. Les sénateurs se félicitent du succès des derniers essais du F-35B, mais considèrent que le choix de Leon Panetta est « prématuré », car l’avion n’a effectué que 20% des tests de développement. Ils reprochent également au département de la Défense un manque de communication sur les développements du programme.
Toujours lundi 6, on apprend que le chef de l’acquisition de l’armement du département de la Défense John Kendall a déclaré que l’idée du Pentagone d’acheter un avion encore en cours de développement est une « faute professionnelle ». « Nous en payons à présent le prix » a-t-il dit lors d’une conférence. Il espère toutefois qu’aucun problème sérieux ni dysfonctionnement ne viendra plus perturber le développement du F-35, afin d’en maintenir les coûts de production.
Mardi 7 février, on apprend par le Korea Times que le F-35 pourrait rapidement être écarté de l’appel d’offre passé par la Corée du Sud concernant l’achat d’avions de chasse (programme FX-III). En effet, l’avion de Lockheed Martin pourrait ne pas remplir deux conditions posées par la Korean Air Force : la capacité d’emport d’armement extérieur et une vitesse de vol égale ou supérieure à Mach1,6 (1 930 km/h).
Mardi 7 encore, le gouvernement britannique décide de reporter à 2015 la décision finale de commande de F-35. La Grande-Bretagne s’était engagée à acheter 138 avions de chasse en 2001, mais pourrait revoir ses prévisions à la baisse. Elle a pour l’instant passé une seule commande ferme de trois F-35 d’évaluation.
Mercredi 8 février, le site Internet Aviationweek a publié un article concernant la hausse du coût du F-35, qui serait entre autres liée à la cyber intrusion de la Chine. En effet, des hackers chinois auraient eu accès à des visioconférences et des discussions techniques sur Internet. Les pertes de données sensibles et les attaques technologiques ont donc obligé les participants au programme F-35 à redéfinir certains équipements, afin de compenser les fuites.
Et enfin, en Italie, la commande initiale de 131 F-35 (69 F-35A et 62 F-35B) pourrait être finalement revue à la baisse. Des politiques ont notamment enjoint au gouvernement de renoncer à la production et à la livraison des F-35, et d’utiliser les 15 milliards d’euros correspondant au contrat pour la sécurité nationale.

