La Géorgie a réalisé le premier essai en vol d’un drone de conception nationale mardi 10 avril. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a assisté au vol, opéré depuis une base aérienne près de la capitale Tbilissi. Selon le ministre de la Défense Bachana Akhalaia, le drone serait capable de voler près de 8 heures, à une altitude comprise entre 100 et 3 000 mètres et à une vitesse comprise entre 60 et 160 km/h. L’appareil est notamment équipé d’une caméra infrarouge et pourra effectuer des missions de reconnaissance et de surveillance dans les zones maritimes et les frontières, mais pourra aussi être utilisé pour des missions civiles.
Jusqu’en 2008, la Géorgie opérait environ 40 drones de conception israélienne, entre autres des Hermes-450 et des Skylark d’Elbit Systems. Elle a depuis visiblement rompu le contrat qui la liait avec Israël et travaillé à la conception de ses propres drones.
Cette annonce arrive dans un contexte géopolitique assez tendu. L’Ossétie du Sud n’entretient pas de bons rapports avec la Géorgie depuis août 2008, lorsque des troupes géorgiennes avaient envahi cette région séparatiste sous influence russe. La Russie avait alors répliqué en envahissant la Géorgie. Le bilan de cette guerre avait été la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, une décision fort contestée au plan international. La Géorgie rompt alors ses relations diplomatiques avec la Russie.
En avril 2009, Moscou signe un « accord sur la protection commune des frontières » avec l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. En février 2011, l’Ossétie du Sud s’inquiète des activités de reconnaissance à sa frontière par la Géorgie, et affirme avoir relevé des survols de drones géorgiens de son espace aérien.
Les réactions du côté de la Russie et de l’Ossétie du Sud à ce premier vol de drone géorgien n’ont pas encore été rendues publiques.

