Après les campagnes éloignées, les zones désertiques, le yachting et les zones de conflit (Ukraine), la constellation Starlink de SpaceX est, petit à petit, en train de réaliser des grands coups dans l’aviation commerciale.
En seulement quelques jours, deux compagnies aériennes majeures, United Airlines et Air France, ont décidé d’opter pour la solution de connectivité à très faible latence (moins de 99ms) et à haut débit (jusqu’à 220Mbps) utilisant les milliers de satellites en orbite basse d’Elon Musk. Avec à la clé, respectivement plus de 1000 et 300 avions qui seront équipés à partir de l’année prochaine (y compris ceux de leurs filiales régionales).
Après ceux de Hawaiian Airlines, de Qatar Airways, de JSX, de Zipair Tokyo, d’airBaltic et probablement de ceux d’Air New Zealand, leurs passagers pourront ainsi bientôt surfer sur Internet, communiquer, faire du streaming et jouer en réseau à bord « comme à la maison », et ce de façon totalement gratuite et aux quatre coins du globe (à l’exclusion de certaines zones comme la Chine, la Russie, l’Iran, l’Irak…).
Les quelque 6400 satellites de la constellation Starlink (12000 prévus, le triple en projet dans des phases futures) assureront donc la connectivité à haut débit d’une part croissante de la flotte mondiale, seulement deux ans après le lancement du nouveau service Starlink Aviation.
La connectivité Starlink est évidemment révolutionnaire par rapport aux plus traditionnels services proposés aux compagnies aériennes par les satellites géostationnaires depuis des années (Viasat et Inmarsat, Gogo Intelsat, SES, Anuvu…), voire par les services de type A2G (Air to Ground), des services qui ont d’ailleurs parfois fait désenchanter, aussi bien du côté des directions de certaines compagnies aériennes que de leurs passagers. Elle est aussi bien plus simple à mettre en place et à maintenir, l’antenne dorsale (baptisée Aero Terminal) étant particulièrement compacte.
Évidemment ces récents succès imposent plusieurs constats. Le premier est que les OEM (avionneurs et équipementiers) doivent faire face à un secteur en plein bouleversement depuis deux ans (notamment avec l’important retard de la constellation ViaSat-3). Le deuxième est que dans le domaine des satellites LEO, Starlink reste encore loin devant Eutelsat OneWeb dans le domaine de la connectivité à bord, même si l’accord signé entre Intelsat et Eutelsat au premier trimestre pourrait accélérer les choses (Aerolineas Argentinas…), en attendant l’arrivée des constellations Kuiper (Amazon) et Telesat Lightspeed (Télésat).
Le dernier constat est que les cabines des avions de ligne ne seront plus du tout propices à la déconnexion…