Le transport aérien chinois va dépasser celui des États-Unis en nombre de passagers transportés dès le milieu de la prochaine décennie et l’équilibre des alliances existantes et peut-être en train de vivre une nouvelle ère.
American Airlines, la plus importante des compagnies au niveau mondial, a décidé fin mars de s’offrir une participation au capital de la plus grande compagnie chinoise, la Cantonaise China Southern, suivant ainsi le mouvement engagé par Delta deux ans plus au sein de China Eastern.
Quelques heures plus tôt, un accord de partage de code était aussi signé entre Lufthansa et Cathay Pacific, permettant notamment aux passagers de la compagnie allemande de bénéficier de nouvelles opportunités de correspondances vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ce que des compagnies comme Singapore Airlines ou Thai Airways ont dû apprécier. Le groupe HNA s’est lui-même montré intéressé par Air France-KLM à la fin de l’année dernière, en dépit de la très grande force de l’alliance SkyTeam dans la région.
Bien sûr, les participations capitalistiques n’entrainent évidemment pas nécessairement de changement de stratégie au niveau des trois grandes alliances mondiales de compagnies aériennes, l’exemple le plus criant étant la participation croisée d’Air China et de Cathay Pacific initiée il y a plus de 10 ans.
Mais l’absence de compagnies chinoises au sein de l’alliance Oneworld reste particulièrement criante, ce que ne cesse d’ailleurs de rappeler Pekka Vauramo, le patron de Finnair. L’annonce surprise d’American Airlines d’investir dans China Southern est évidemment analysé comme un très bon moyen d’accéder au très prometteur marché chinois, pourtant à seulement 120 kilomètres du hub de Cathay à Hong Kong.
Les choses sont incontestablement en train de s’accélérer dans l’empire du Milieu et les alliances existantes pourraient bien en faire les frais.
