Déployés dans la bande sahélo-saharienne depuis le mois de juin 2014, les Caracal de l’EH 1/67 « Pyrénées » effectuent un large panel de missions au profit de la force Barkhane. Les performances de la machine contribuent grandement à la bonne exécution des missions sur un territoire aux conditions « très difficiles ».
Concernant le pilote automatique « extrêmement performant », il rend de nombreux services dans la BSS. « Il soulage énormément ici, car un poser sable de nuit par exemple, c’est quelque chose de très compliqué avec les hélicoptères d’ancienne génération, alors que là, avec le Caracal, tout est facilité. On travaille essentiellement au pilote automatique, et même si on ne voit quasiment rien, on arrive à être relativement sereins sur ces phases de vol très complexes », explique le commandant A.
Le rôle du mécanicien naviguant situé en soute est également très important : « Le souffle nous rend souvent complètement aveugle (en raison du sable, ndlr), mais le mecnav voit très bien car il est dans l’oeil du nuage. Il possède un joystick qui lui permet de piloter en roulis et en tangage, il peut donc amener la machine exactement là où il faudrait la poser et nous on a juste à compléter l’action pour descendre et venir se poser dans le sable. C’est une très grosse plus-value ».
En fonction de la mission, l’équipage peut être complété par un troisième personnel dans le cockpit, qui sera chargé de la caméra thermique, pour éclairer la route et rechercher les éventuelles menaces.
Le Caracal est également équipé de deux mitrailleuses MAG 58 de 7.62mm. Si le mécanicien naviguant est aussi gunner, à droite, le gunner de gauche est quant à lui sauveteur-plongeur et sera chargé de la gestion de du câble de treuil, en cas de besoin. Si l’armement actuel est uniquement destiné à l’auto-défense, des études sont en cours pour potentiellement intégrer du canon de 20mm SH20, afin de développer les capacités d’appui-feu de l’appareil. L’intégration de l’escadron au Commandement des forces spéciales à l’été 2015 « pourrait » conduire à « accélérer » les études actuellement en cours sur les Caracal, même si les moyens avaient été demandés suite aux RETEX d’Afghanistan, qui démontraient la nécessité d’une puissance de feu supplémentaire sur l’hélicoptère.
Quant aux nombreuses radios – jusqu’à six -, elles montrent tout leur intérêt dans les missions complexes qui impliquent aussi bien des avions que des personnels au sol. « L’appareil a été conçu pour la CSAR (Combat search and rescue), ce qui fait que le Caracal n’intervient jamais tout seul », explique-t-on au sein du détachement. L’hélicoptère peut ainsi être amené à être en liaison avec des hélicoptères d’escorte type Tigre, avec des avions d’appui air-sol comme des A10 ou des Mirage 2000D, voire des Mirage 2000-5 pour assurer la supériorité aérienne du dispositif et des AWACS « pour gérer tout ça ». Le contact doit également être assuré et maintenu avec l’équipe de commandos du CPA 30 une fois que ceux -ci sont infiltrés au sol, ce qui ajoute à la complexité des missions et explique le nombre élevé de moyens de communication.
En revanche, pas de SATCOM pour l’instant, une solution qui est actuellement « en cours d’intégration » et qui pourrait arriver « très rapidement ». La L16 est elle aussi toujours à l’étude au niveau DGA, mais à un stade moins avancé.