Le 15 août, souvent synonyme de week-end prolongé, aura plutôt été marqué par une série noire cette année. Deux nouvelles catastrophes aériennes se sont succédées, le 14 puis le 16 août.
La première implique la compagnie à bas coûts Helios Airways. Dimanche 14 août à 9h heure locale (8h, heure de Paris), un B737-300 de la compagnie décolle de l’aéroport de Lacarna à Chypre, direction Athènes puis Prague. Le vol ZU522 transporte 121 personnes, dont 6 membres d’équipage et 21 enfants. Au bout de 10 minutes de vol, le pilote signale un problème de conditionnement d’air. Lorsque 40 minutes plus tard l’appareil pénètre l’espace aérien grec, la tour de contrôle de l’aéroport d’Athènes ne parvient pas à établir le contact. L’avion se met à tourner au-dessus de l’île de Kéa. L’armée n’est prévenue que 45 minutes après et envoie deux F-16 en reconnaissance. Les pilotes de chasse découvrent une situation « anormale » : l’appareil est en pilote automatique, le pilote n’est pas à sa place, le co-pilote gît plié en deux sur son siège et les passagers portent leur masque à oxygène. Lors d’un second passage, les pilotes aperçoivent deux personnes qui semblent tenter de reprendre le contrôle de l’appareil. En vain. Il percute une montagne et s’écrase à Varnava, à environ 40km au Nord-Est d’Athènes, à 12h03 (11h03, heure de Paris). Le Boeing est complètement disloqué, hormis son empennage. Parmi les causes de l’accident est évoquée la forte probabilité d’une dépressurisation de l’appareil, d’autant plus qu’Helios a reconnu avoir subi un incident similaire sur le même appareil. Elle aurait entraîné la perte de connaissance des pilotes par hypoxie. A une altitude d’environ 34.000 pieds, comme c’était alors le cas, la perte de connaissance intervient au bout de 20 secondes. Les premières autopsies révèlent que certains passagers étaient encore vivants au moment du crash, bien qu’il ne soit pas sûr qu’ils aient été encore conscients. Le Boeing 737, immatriculé 5B-DBY, avait été construit en 1998 pour la compagnie allemande Deutsche BA. Parmi les 121 occupants de l’appareil, 110 étaient Chypriotes, 10 Grecs et le commandant de bord Allemand.
L’autre accident a touché un MD-82 de la compagnie colombienne West Caribbean Airways. Le vol WW708 transportant 152 passagers et 8 membres d’équipage a décollé de l’aéroport international Tocumen de Panama City, au matin du 16 août, à destination de l’aéroport du Lamentin à Fort-de-France. Le bi-réacteur était affrété par une agence de voyage martiniquaise et ne transportait que des passagers Français, retournant en Martinique après une semaine de vacances. Au cours du vol, le pilote a signalé un problème sur l’un des réacteurs. Il a alors demandé au contrôle aérien vénézuélien l’autorisation d’atterrir à l’aéroport de Maracaibo. Mais le second réacteur est également tombé en panne. L’appareil a alors chuté à une vitesse de 7.000 pieds par minute et s’est écrasé à 03h30 heure locale (9h30 heure de Paris) sur la sierra de Perija, à l’Ouest du pays, dans une zone montagneuse difficile d’accès. Cet appareil, immatriculé HK-4374X, avait déjà été immobilisé par les autorités colombiennes au début du mois de juillet, tout comme les deux autres MD-80 de la compagnie, en raison de problèmes de non-conformité avec la réglementation locale. Un biturbopropulseur Let-410 de cette même compagnie s’était par ailleurs écrasé contre une montagne en mars dernier faisant huit victimes.
Le Quai d’Orsay a établi une cellule de crise que l’on peut contacter au 0800 174 174. Celle de la préfecture de Fort-de-France est joignable au 05 96 39 38 92.